Grand-père depuis cet été, Renaud n'en semble pas moins affaibli. On se souvient de cette interview bouleversante donnée au magazine Serge il y a un an : "Ma femme voulait un jardin pour le bébé, elle voulait vivre en banlieue. Et moi, comme un con, j'ai accepté de bonne grâce de trouver une maison où (...) je m'étiole, où je meurs à petit feu. Je suis loin de Paris, de mes potes, de mes petits bistrots." Depuis, Romane Serda, mère de son petit Malone, 5 ans, est partie. Le couple a divorcé et Renaud va mal.
Dans Renaud : putain de vie, une biographie de Claude Fléouter, à paraître le 12 janvier aux Éditions La Martinière, nos confrères de Purecharts nous apprennent en exclusivité que le frère du chanteur lance un appel. Dans une lettre publiée en ouverture de l'ouvrage Thierry Séchan interpelle celui qui chantait Laisse Béton : "Le succès de "Mistral Gagnant fut triomphal. Une fois de plus, tu dépassas allègrement la barre du million d'exemplaires. [...] Pour autant, tu n'allais guère mieux. Toujours ce même vague à l'âme, toujours ce désir d'oublier (quoi exactement ?) et, de plus en plus souvent, de noyer ton imparable malaise dans soixante-quinze centilitres d'alcool. [...] Et tu déclinais... L'alcool devenait plus régulier, il te faisait office d'antidépresseur. Tu étais gagné par la paranoïa. [...] Tu t'installas dans un grand appartement juste au-dessus de la Closerie des lilas. Naturellement, tu ne pus y vivre seul... Et c'est ainsi que, quelques semaines après, je vins habiter avec toi [...]. Cinq ans sans dessaouler, ou presque. Cinq ans dans une solitude extrême, malgré la présence constante de tes proches. Et ton public qui attendait, qui attendait ton retour, un nouvel album, ton public presque aussi désespéré que toi... Enfin, il y eut la bouée, le canot de sauvetage, sous la forme d'une jolie chanteuse nommée Romane Serda."
Romane partie, Thierry Séchan laisse entendre que son frère a de nouveau cédé à ses vieux démons, à l'alcool : "Hélas, depuis quelque temps rien ne va plus. Tes vieux démons ont repris le dessus. Ton couple se délite, l'alcool a refait son apparition... La déprime est là, omniprésente. Tu dis à qui veut l'entendre que tu ne peux plus chanter. Je n'arrive pas à y croire. Un artiste n'arrête jamais de créer, voyons ! À moins qu'il ne se suicide, bien sûr... Mais il est vrai que ton comportement actuel s'apparente à un lent suicide, un suicide à petit feu. Que faire ? Te regarder sombrer les bras croisés ? Inimaginable !"
Thierry Séchan termine par cette déchirante supplication : "Pour reprendre le slogan que tu avais fait imprimer dans Le Matin de Paris en 1988 afin d'inciter Tonton à se représenter : Renaud, laisse pas béton !"