En tennis, cette saison, il n'y a qu'un homme : Novak Djokovic. Après avoir martyrisé la France en finale de la Coupe Davis à Belgrade, le Serbe impose sa loi : 37 victoires implacables en autant de rencontres (2e meilleure série de tous les temps) depuis janvier (39, en incluant la finale de Coupe Davis de décembre), et 7 tournois remportés, dont les deux derniers sur terre battue (Madrid et Rome) aux dépens du spécialiste de l'ocre, le numéro un mondial Rafael Nadal.
Mais à Rome, un Français a également fait son numéro. Tandis que le Djoker continuait son numéro et se qualifiait déjà, avec six mois d'avance, pour les Masters de fin de saison, Richard Gasquet se distinguait en atteignant les demi-finales du Masters italien après avoir aggravé les soucis de Roger Federer, qu'il élimina magnifiquement au stade des huitièmes de finale.
Après le coup d'arrêt de son contrôle positif à la cocaïne en 2009, et une saison 2010 peu en vue et irrégulière, Richard Gasquet, 24 ans, semble revenir à son tout meilleur niveau sous la houlette du tandem Piatti/Grosjean et approche de l'objectif qu'il s'était fixé : revenir dans le Top 10 mondial. A la faveur de son beau parcours à Rome, où, outre Federer, il s'est payé Montanes, Andreev ou encore Berdych (qui, comme Federer, l'avait battu plus tôt cette année) avant de tomber avec les honneurs contre Nadal, Gasquet est remonté au 14e rang mondial (2e Français), contre 86e l'an dernier. Il ne lui reste plus qu'à dominer enfin le chef de file tricolore Gaël Monfils (9e mondial), qui lui a barré la route à deux reprises ces dernières semaines...
Ce retour parmi l'élite a été mis en évidence par sa très solide rencontre contre Roger Federer : si le Suisse n'a plus la même aura d'invincibilité qu'auparavant, il est toujours l'homme à battre, et la victoire très méritée de Gasquet jeudi dernier, en trois manches (4-6, 7-6, 7-6), est un signal fort dans la carrière du Français... La dernière fois qu'il avait battu Federer, c'était... il y a 6 ans : Gasquet, 18 ans, créait la sensation en sortant le numéro un mondial de l'époque en huitième à Monte-Carlo, en avril 2005 !
On comprend aisément sa joie immense après le match. Un triomphe qui a eu des suites inattendues : le journal Le Parisien révèle aujourd'hui que, si le tennisman a eu quelques soucis à trouver le sommeil, en raison de "l'excitation et des sollicitations", il a été harcelé par l'Elysée, le président de la République tenant à le féliciter en personne ! "Intrigué par l'insistance d'un numéro non répertorié, le Français a fini par décrocher. Au bout du fil... la présidence de la République, qui l'a immédiatement transféré sur la ligne de Nicolas Sarkozy. Lequel l'a chaleureusement félicité", relate le quotidien francilien, qui rappelle par ailleurs que, du temps "où il était couvé par Arnaud Lagardère, Richard Gasquet avait déjà eu l'opportunité d'un dîner privé avec le chef de l'Etat".
De quoi faire le plein de confiance pour bien figurer à Roland-Garros à partir de la semaine prochaine, dans une édition 2011 que Gasquet "sent bien". A noter que le Biterrois entame son tour de chauffe aujourd'hui, participant aux matchs exhibitions du troisième Masters Guinot Mary Cohr au Paris Country Club. Novak Djokovic, Andy Murray, Fernando Verdasco, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils (nouvel ambassadeur de la marque de lunettes hawaïennes MAUI JIM) et Gilles Simon sont notamment au programme à Reuil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Non loin de là, ça chauffe aussi sur les courts de la Porte d'Auteuil, où certains des noms précédemment cités sont déjà installés : pendant que se déroulent les qualifs, les ténors s'entraînent dans la plus grande décontraction, à l'image de Tsonga, Monfils ou encore Federer, comme vous pouvez le découvrir en images.
G.J.