Les mauvaises nouvelles continuent de tomber en cette fin d'année 2020... Le 23 décembre 2020, Rika Zaraï est morte. La célèbre chanteuse israélienne avait 82 ans. Sur son compte Twitter, l'ambassade d'Israël en France a confirmé le décès de la star, survenu dans la nuit de mardi à mercredi.
"Profondément attristés de la disparition de Rika Zaraï qui a conquis le coeur des Français avec son bel accent de sabra. Elle a chanté Israël et Jérusalem avec passion et dévouement. C'est une des plus belles voix d'Israël en français qui s'est éteinte. Nos condoléances à son époux JP Magnier", a annoncé l'ambassade sur le réseau social, mercredi midi.
Rika Gozman naît le 19 février 1938, d'un père d'origine russe et d'une mère polonaise. Formée au conservatoire de musique de Jérusalem, elle use de son talent lors de son service militaire en tant que musicienne et productrice. En 1955, elle y rencontre son premier mari, le compositeur Yohanan Zaraï, qui lui confie le premier rôle de la comédie musicale Cinq sur cinq, un succès sur les camps militaires... Le duo artistique devient un couple, qui se marie en 1958 et accueille ensuite une fille l'année suivante : Yaël.
La chanteuse tente ensuite sa chance en France, en allant à la rencontre de Bruno Coquatrix, le directeur artistique de l'Olympia, qui lui demande de se mettre au français, elle qui ne parle que l'anglais et l'hébreu. Rika Zaraï commence à se faire un nom dans plusieurs cabarets et c'est finalement Eddie Barclay qui lui offre son premier contrat. Les premiers disques s'enchaînent et la notoriété arrive dès le début des années 1960. Alors qu'elle fait la première partie de Jacques Brel à l'Olympia, elle rencontre un de ses musiciens : Jean-Pierre Magnier, qui devient son producteur, puis son mari.
La star multiplie ensuite les projets : elle collabore avec Charles Aznavour, effectue une tournée avec Gilbert Bécaud, enregistre un premier grand tube en 1969, Casatschok, rapidement suivi d'autres chansons phares, Sans chemise, sans pantalon, Alors je chante, Michael, Balapapa... Elle compose ce dernier titre pendant sa convalescence, après un grave accident de voiture survenu en 1969, qui l'a immobilisée pendant de longs mois. Quelques années plus tard, elle se prend de passion pour la médecine par les plantes et publie même un livre sur le sujet en 1985. Un centre d'intérêt qui lui vaut de nombreuses critiques et railleries... Qu'importe, Rika Zaraï ignore ses détracteurs et poursuit dans cette voie, tout en continuant de chanter.
En 2008, l'interprète célèbre ses 50 ans de carrière avec un nouvel album intitulé Quand les hommes et de nouvelles dates prévues à l'Olympia. Mais cette année anniversaire est marquée par une nouvelle déconvenue : Rika Zaraï est victime d'un AVC et se retrouve en partie paralysée. Une épreuve qu'elle surmonte tant bien que mal, avant de revenir à la chanson cinq ans plus tard avec un double CD Anthologie 1960-1982, puis une compilation de 100 chansons en 2019. La dernière apparition publique de la star remonte au 3 février 2020, sur la scène des Folies Bergère, à l'occasion de la Nuit de la déprime.