En 2008, le monde entier découvre Twilight et Robert Pattinson, jeune acteur anglais déjà repéré dans une autre saga, Harry Potter, dans le rôle de Cedric Diggory. Six ans plus tard, l'idole des adolescents est devenu un acteur de films indépendants audacieux : deux films avec David Cronenberg (Cosmopolis et Maps to the Stars) dans un CV à 28 ans, voilà qui est plutôt prestigieux. Sa carrière va de pair avec une vie médiatique qu'il n'a pas choisie, mais qu'il ne peut éviter après avoir incarné l'éphèbe aux dents longues de Twilight. Et dans ce tourbillon, il a fait face au scandale provoqué par la relation adultérine entre sa partenaire et petite amie à l'époque, Kristen Stewart et du réalisateur Rupert Sanders. C'était il y a deux ans, le temps a permis à R-Patz de prendre du recul sur cette "affaire", dont il en parle aujourd'hui au cours d'une longue interview accordée au magazine Esquire.
Interrogé sur le regard qu'il porte sur le scandale "Kristen Stewart-Rupert Sanders", Robert Pattinson répond simplement : "Parfois, ça merde, vous savez. [rires] C'est juste des jeunes... C'est normal. Et honnêtement, ça intéresse qui ? Le plus difficile, c'est d'en parler après. Parce que lorsqu'on en parle avec d'autres personnes, ça les touche de manière imprévisible, inattendue. C'est comme cette scène dans le film Doute [avec feu Philip Seymour Hoffman et Meryl Streep, NDLR], où le prêtre suspecté d'attouchements parle du fait d'effacer les ragots. Ils répandent les plumes d'un coussin dans les airs et on doit essayer de toutes les récupérer."
Pour faire face aux situations compliquées de la vie et aux épreuves, Robert Pattinson ne va pas chez le psy ou ne sombre pas dans les addictions qui mènent droit à la rehab : "Je sais ce qui me rend heureux quand ça ne va pas. Je fais des choses qui rendent mes amis jaloux. Ça marche vraiment ! Je leur dis : 'Je vais travailler avec David Cronenberg.' Et ils sont là à répondre : 'Vraiment, j'adore ! tu as de la chance...'"
Le parcours de Robert Pattinson se dessine bien. À l'affiche cet été de The Rover, réalisation de David Michôd après le brillant Animal Kingdom, il est au casting du prochain film de Werner Herzog, Queen of the Desert, dans lequel il joue pas moins que Lawrence d'Arabie. On l'attend dans Life d'Anton Corbijn, dans le rôle du photographe Dennis Stock et fait partie de la distribution d'Idol's Eye avec Robert De Niro, réalisé par Olivier Assayas. Fait amusant, ce cinéaste français vient de diriger Kristen Stewart dans Sils Maria... Côté projets non confirmés, il y a un long métrage avec James Gray (The Immigrant) basé sur le livre de David Grann, The Lost City of Z, Harmony Korine (Spring Breakers) lui écrit une histoire de gangsters et Brady Corbet (Funny Games U.S.) développe pour lui un script, Childhood of a Leader : "C'est sur la jeunesse d'un futur dictateur dans les années 1930, un mélange entre Hitler, Mussolini et d'autres."Avec ces oeuvres alléchantes, Robert Pattinson montre sans laisser de place au doute que sa période vampire-blockbuster est révolue. Comme traumatisé d'avoir été enchaîné à une saga qui n'a pas été épargnée par la critique, il ne passe des auditions que pour des films qui lui font vraiment envie. Même lui n'était pas convaincu par la qualité de cette franchise : "C'est bizarre... de représenter quelque chose qu'on n'aime pas particulièrement", avait-il déclaré dans Vanity Fair. Rob sait ce qu'il veut, même s'il ne sait pas forcément où il va. Sa grande soeur Lizzy veut quant à elle percer dans la musique et elle est attendue dans X Factor édition britannique. L'ombre de son frère lui donnera-t-elle ou lui jouera-t-elle des tours ? Il est certain que le jeune homme ne cherche pas à se donner en spectacle et ne veut rien d'autre que de suivre son bonhomme de chemin.