Pour la première fois depuis longtemps, Roger Federer se sent bien. Le Suisse s'est qualifié pour le douzième Masters de sa carrière. Un record décroché du côté de Bercy où il dispute la version parisienne du masters, sous les yeux de sa belle, Mirka. Une renaissance après des mois de galère.
"J'ai dû me remettre en selle plusieurs fois cette saison. Je me sens bien à nouveau. C'est peut-être la première fois depuis Dubaï, fin février", confiait à L'Équipe l'ex-numéro un mondial de tous les records après sa victoire sur Kevin Anderson (6-4, 6-4) au second tour du BNP Paribas Masters (et qui s'est de nouveau imposé ce 31 octobre face à Philipp Kohlschreiber). Un résultat qui lui assurait de disputer le dernier tournoi de l'année à Londres avec les huit meilleurs mondiaux : le fameux Masters.
Inespéré pour la star de la petite balle jaune aux 18 tournois du Grand Chelem qui a vécu une terrible année 2013, avec une élimination précoce dans son jardin de Wimbledon et une déroute terrible au premier tour de son tournoi de Gstaad, des mois d'absence et de sérieux doutes sur sa capacité à retrouver un niveau de jeu qui lui a permis de dominer des années durant l'ATP. Heureusement, Roger Federer peut compter sur un soutien de poids et de taille, toujours présent dans les moments difficiles comme dans les moments victorieux : son épouse Mirka. Souvent postée aux premiers rangs, la femme du Suisse était au côté de son protégé lors de son premier match à Bercy, qui pouvait lui ouvrir les portes de Londres. Un petit bonheur dans une saison compliquée.
"Je suis entré dans une sorte de tunnel avec cette réflexion en toile de fond : soit je suis suffisamment bon, soit je ne le suis pas. Si je manque ce rendez-vous [le Masters de Londres, NDLR], je le manque. D'une certaine manière, je suis soulagé. Mais je suis surtout heureux d'y être parvenu dans cette année difficile", ajoute Roger Federer. Le 30 octobre donc, le sportif a livré une partie pleine face à son adversaire Sud-Africain. Dans les tribunes, Mirka observait, tendue, concentrée, ne laissant filtrer aucun sentiment, se montrant même parfois soucieuse.
Mais l'absence des deux jumelles du couple, Charlene Riva et Myla Rose, n'a pas empêché le Suisse de s'imposer, et avec la manière. De quoi remettre les pendules à l'heure : "Ce n'est pas parce que je ne pouvais plus faire un coup droit ou que j'étais incapable de me déplacer [qu'il a réalisé une saison difficile]. J'ai connu des problèmes physiques et j'ai continué à jouer. Je n'allais pas me mettre au coin pendant quatre mois. J'ai pris ce risque. J'ai disputé des tournois où je n'aurais pas dû aller. (...) On veut toujours que je sois en demi-finale, en finale ou que je gagne. Ce n'était pas possible pour moi cette année. J'ai essayé de donner le meilleur. Les gens peuvent dire ou écrire ce qu'ils veulent, ça ne m'affecte pas trop. Quant aux autres joueurs, j'étais tellement préoccupé par moi que je ne peux pas savoir s'ils le sentaient ou pas."