Réactualisation du 20 janvier à 16h : Les avocats américains de Roman Polanski ont fait hier leur dernier baroud d'honneur en répondant à l'opposition du procureur adjoint de Los Angeles, David Walgren, concernant la possibilité que le cinéaste soit jugé par contumace, à savoir par défaut, en son absence. Chad Hummel et Bart Dalton, les défenseurs de Polanski ont affirmé à nouveau qu'il y avait "de nombreuses et fortes raisons" de tenir une audience de justice sur les allégations des fautes commises durant la procédure et "de rendre un jugement en l'absence de M. Polanski". Ils en ont profité pour préciser que "contrairement aux assertions du procureur, M. Polanski ne cherche pas "à dicter" quoi que ce soit à ce tribunal". Les avocats ont tiré leur dernière cartouche, puisque le juge Peter Espinoza devrait annoncer dans deux jours, soit le 22 janvier, s'il accède à leur demande... ou pas. Ce feuilleton incroyable est donc à suivre !
Alors que le cinéaste Roman Polanski, 76 ans, est toujours assigné à résidence dans son chalet de Gstaad où il a passé les fêtes de fin d'année en famille, et que ses avocats se sont vus débouter de leur demande d'abandon des poursuites par la cour d'appel de Los Angeles, ils avaient quand même obtenu une bonne nouvelle, la possibilité qu'il soit jugé en son absence, proposée par cette cour d'appel dans son arrêt.
En effet, les avocats américains du réalisateur franco-polonais ont demandé à la justice californienne une condamnation par coutumace - comme l'avait préconisé l'assemblée des trois juges de la cour d'appel de Californie début décembre -, c'est-à-dire une éventuelle condamnation prononcée par un juge lors d'un procès auquel n'assisterait pas l'accusé. En d'autres termes, ils ont demandé à ce que le procès se déroule sans Roman Polanski.
Alors que le juge Peter Espinoza de la Cour supérieure de Los Angeles rendra sa décision lors d'une audience qui se tiendra le 22 janvier, le parquet de Los Angeles a demandé, vendredi 15 janvier, à la justice de rejeter la requête des avocats américains du cinéaste de le faire condamner par coutumace, pour les relations sexuelles qu'il a eu avec une mineure de 13 ans, en 1977.
Le procureur du district adjoint David Walgren a même été très ferme dans son rejet en indiquant que l'opposition persistante de Roman Polanski à revenir aux Etats-Unis pour résoudre ses problèmes avec la justice est "absolument inadmissible" !
"Monsieur Polanski a l'obligation de se rendre à la justice" a-t-il déclaré, et d'ajouter : "C"est un fugitif".
Si ce jugement par coutumace est refusé par le juge Espinoza, il restera peu d'espoir à Polanski de ne pas faire, un jour ou l'autre, le voyage de Suisse en Californie avec les menottes...
En effet, la Suisse doit se prononcer assez rapidement - le ministère de la justice du pays attend sans doute la réponse du 22 janvier - sur la demande d'extradition des américains, si la Suise accordait l'extradiction, les avocats français et suisses pourraient encore faire appel à cette décision... mais jusqu'à quand ?
Roman Polanski refuse énergiquement depuis son arrestation cette extradition, alors que la peine encourue ne peut être supérieure à deux ans ferme, d'après la nouvelle législation californienne. Echaudé par l'accord qui avait été pris avant son jugement en 1978 et ayant la certitude que cet accord ne serait pas respecté, c'est la raison pour laquelle il avait pris la fuite.
La question est : Que pourrait faire la Suisse contre les Etats-Unis, si Polanski est extradé et que l'accord de cette peine maximum de deux ans, n'est pas respecté ? En effet, la crainte du cinéaste et de ses avocats c'est que la justice californienne fasse ressortir, quand il sera sur le sol américain, d'autres chefs d'inculpation qui avaient été éliminés de cette affaire ! Et dans ce cas, ben, les Suisses ne pourraient pas faire... grand chose !