

Le débat sur la diversité des comédiens dans le cinéma, à Hollywood et dans le monde plus généralement, a pris une ampleur sans précédent avec les Oscars. Cette année, les nominations ont été montrées du doigt du fait de l'absence d'acteurs de couleur, avec le hashtag #OscarsSoWhite. Le problème va toutefois bien au-delà de cette cérémonie de récompenses : il n'y a pas assez de rôles remarquables offerts à des comédiens non blancs, mais le sujet ne se réduit pas à cela. En effet, le whitewashing dans le cinéma mène à ce que même les personnages issus d'autres communautés ethniques soient incarnés par des blancs. Rooney Mara a contribué au phénomène mais elle n'en est pas fière.
Nommée pour l'Oscar du meilleur second rôle dans Carol, la jolie Américaine a été interrogée par le Telegraph sur le sujet de la représentation de la diversité aux Oscars et sur le whitewashing. Un débat qu'elle a involontairement alimenté en incarnant la princesse amérindienne de Pan, Lily la tigresse. À l'époque de l'annonce du casting, une pétition signée par près de 100 000 personnes avait fait surface, réclamant des explications au réalisateur Joe Wright et à l'équipe du film : pourquoi une jeune femme blanche avait-elle été choisie pour jouer le rôle de l'héroïne autochtone de l'oeuvre de JM Barrie ?
Même si elle a apprécié le tournage du film, Rooney Mara a reconnu que gérer cette polémique était difficile : "Il y a eu deux moments délicats. Un premier, juste après l'annonce du casting et la réaction de l'opinion, puis un second, quand le film est sorti. Je déteste, mais vraiment, le fait d'être en plein dans cette controverse de whitewashing. Je ne veux plus jamais me retrouver dans une telle situation. Je comprends pourquoi les gens étaient en colère et frustrés." Si elle estime que le metteur en scène avait des intentions sincères avec Pan, elle admet qu'il devrait y avoir davantage de diversité : "Est-ce que je pense que les quatre personnages principaux du film auraient dû être blonds avec les yeux bleus, non." Une opinion qui change des propos tenus par une autre nommée aux Oscars, Charlotte Rampling.
L'humoriste et présentateur John Oliver a eu la bonne idée d'expliquer dans une vidéo aussi drôle qu'intelligente le phénomène du whitewashing au cinéma, en attendant la cérémonie des Oscars (le 28 février) qui ne pourra pas faire l'impasse sur la question de la diversité. Le maître de cérémonie Chris Rock a d'ailleurs retravaillé ses discours en tenant compte de ce contexte particulier.