Le scandale de la prétendue sextape de Mathieu Valbuena pourrait connaître son issue ou rebondir de plus belle vendredi 14 octobre 2016. Rappelons qu'à ce jour, quatre personnes sont mises en examen dont le footballeur Karim Benzema pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs", ce qui lui a coûté sa participation à l'Euro 2016. On le pensait tiré d'affaire, mais Djibril Cissé est de nouveau dans le viseur de la justice...
Proche d'un des maîtres-chanteurs présumés, Djibril Cissé avait été entendu en octobre 2015 par le parquet de Versailles. Il avait fait part à Mathieu Valbuena, avec lequel il a joué à l'OM, de "murmures" concernant cette supposée sextape. Devant la justice, malgré une courte garde à vue, l'ancien footballeur s'était montré convainquant et était ressorti libre.
C'était sans compter sur son passage dans Touche pas à mon poste, affirme une source proche du dossier à l'AFP, qui parle d'"éléments médiatiques [qui] laissent perplexes quant à la bienveillance de Cissé à l'égard de Valbuena". Cissé avait déclaré dans l'émission : "(C'était) un truc qui aurait pu être très mauvais pour moi et pour [Mathieu Valbuena], alors qu'il n'y a rien. On est venu me chercher pour écouter ma partie de l'histoire. Moi je n'ai jamais escroqué personne. Mathieu est un ami !" Et d'ajouter devant Cyril Hanouna et ses chroniqueurs : "Quand on était à l'OM, je l'amenais à l'entraînement. Il n'y a pas eu d'escroquerie. Je l'ai juste prévenu de faire attention. Il a porté plainte, mon nom est dedans et ils m'ont entendu. C'est tout", avait-il ajouté.
Pour le parquet de Versailles, ces déclarations sont intrigantes et justifient la mise en examen de Djibril Cissé pour "complicité de tentative de chantage". Demande retoquée par le juge d'instruction, mais le parquet a fait appel. Appel qui sera étudié vendredi par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Versailles. Cissé est soupçonné d'avoir encouragé Valbuena à payer les maîtres-chanteurs...
L'affaire pourrait tout aussi bien prendre une autre voie vendredi. À la demande des suspects, dont Karim Benzema, la justice examinera les méthodes policières employées dans l'enquête sur la tentative de chantage, notamment les négociations téléphoniques entre un policier, qui se faisait passer pour un homme de confiance de Valbuena, "M. Lucas", et l'un des maîtres-chanteurs.
L'AFP écrit : "Une longue négociation avait alors commencé entre le policier sous couverture et l'escroc, nourrie d'appels téléphoniques répétés, certains à l'initiative de l'enquêteur qui relançait avec insistance le maître chanteur." Pour l'un des avocats de la défense, ces méthodes ne passent pas : "C'est une provocation à l'infraction : on ne saura jamais ce qui se serait passé si le policier n'avait pas rappelé." C'est cette enquête qui avait permis d'identifier les deux cerveaux présumés de l'entreprise de chantage : Mustapha Zouaoui et Axel Angot, "qui gravitent depuis des années autour des footballeurs". Le duo se serait tourné vers Benzema pour mettre en oeuvre le chantage, qu'il fasse pression sur Valbuena et qu'il paye les 150 000 euros réclamés.
Tous ont été mis en examen pour "tentative de chantage", "complicité" et "participation à une association de malfaiteurs". Ils demandent l'annulation pure et simple de l'ensemble de la procédure.