C'est un acte humiliant dont a été victime la chanteuse Samaha Sam, membre du groupe Shaka Ponk depuis 2011. Le 10 juin, alors qu'elle était assise en terrasse à Paris, un homme s'est approché d'elle pour tirer sur ses cheveux en hurlant que c'était une perruque, convaincu d'amuser la foule. La star a réagi.
Sur son compte Instagram suivi par 17 000 abonnés, elle a posté une photo d'elle et un message le jour de l'agression, rappelant le contexte et détaillant sa réaction. "Moi, tu me touches pas, personne ne me touche. Heureusement que je peux me défendre, car on peut difficilement compter sur les gens pour réagir. Faut dire que le mec est une masse. Je viens d'être attaquée physiquement par un connard. J'aurais dû le filmer pour montrer sa gueule au monde. J'encule tous ceux qui ont un problème avec ma négritude. J'encule tous ceux qui ont un problème avec la différence. Je ne rentrerai jamais dans vos rangs. Je ne me raidirai pas les cheveux, ni ne mettrai un voile pour avoir l'air 'normale' et passer incognito", a-t-elle écrit.
Le coup que je t'ai foutu dans les jambes aurait dû arriver ailleurs
La chanteuse s'est également étonnée que "sur scène, les gens [lui] autorisent la différence" alors que "dans la vie, [ses] cheveux génèrent de l'admiration, mais aussi de la haine. Des blancs, des arabes plus encore, des noirs aussi bizarrement". Samaha Sam a ajouté qu'elle ne s'était pas laissé faire... "Si tu m'aimes pas, regarde ailleurs, le coup que je t'ai foutu dans les jambes aurait dû arriver ailleurs. Je t'aurais bien empêché de te reproduire. Je suis un putain de soleil et ta gueule, je la crame. Quelle que soit ta couleur. #fuckyou #freespirit #racisme Pour tous ceux qui subissent le racisme, l'homophobie, l'antisémitisme, la haine d'être habillé, maquillé ou de manger différemment, défendez-vous, appelez les flics, dénoncez... ou apprenez à vous défendre. Même si ignorer est souvent la plus puissante des armes", a-t-elle conclu.
En vrai, j'en tremble encore... de colère
Touchée par le rapide écho médiatique qu'a connu son histoire, la chanteuse a posté un second message. "Je ne m'attendais pas à ce que mon post voyage autant et parle tristement à tant de personnes. Moi qui suis intolérante à l'intolérance... En vrai, j'en tremble encore... de colère, d'humiliation peut-être. Je tente de dépasser, mais il me faut du temps. Si ça peut en faire réfléchir certains, c'est bien. Après, je ne m'attends pas à ce que les sourds entendent. Dans tous les cas, merci de tout mon coeur pour tous vos messages de soutien", a-t-elle écrit.
Les rues de la capitale semblent décidément de moins en moins sûres... Les agressions violentes sont régulièrement pointées du doigt et, heureusement, dénoncées. Elles sont sexistes comme celle vécue par Marie Laguerre, homophobes comme celle dont a été victime Guillaume Mélanie, président d'Urgence Homophobie ou bien gratuites comme celle qui a traumatisé l'humoriste Laura Calu.
Thomas Montet