Sophie Marceau : 'Si je n'avais pas été actrice, j'aurais plongé dans des excès'

Les planches sont le nouveau défi de Sophie Marceau. Sur scène, elle jouera la pièce d'Ingmar Bergman, Une histoire d'âme. L'actrice sera seule pour incarner Viktoria, une figure emblématique du réalisateur de Cris et chuchotements. Pour le magazine Paris Match, Sophie Marceau revient sur ce rôle qui fait écho à tant de souvenirs de sa vie, et se penche sur son parcours.

Sa famille

Son rôle sur scène fait écho à son existence de femme, et à celles qui ont marqué sa vie : "Je me souviens bien de ma grand-mère paternelle, qui avait eu treize enfants. [...] Je scrutais son abnégation et je partageais sa douleur latente. [...] Elles étaient courageuses, comme mes deux grands-mères, comme ma mère également, mais elles n'ont pas pu faire de leur vie ce qu'elles auraient voulu. [...] Elles ont essayé inconsciemment de répéter l'histoire avec moi, de m'enfermer dans des conventions. [...] Par réaction, j'ai appris à savoir ce que je ne voulais pas."

Pour les siens, elle a pris le temps : huit mois, entre septembre et mai, "pour faire face à quelques changements au sein de ma famille". Avec le cinéaste polonais Andrzej Zulawski, elle a un fils, Vincent, 15 ans, et avec le producteur Jim Lemley, elle est devenue maman de Juliette, aujourd'hui âgée de 9 ans.

"Je supporte qu'on me critique, je ne tolère pas qu'on me juge," déclare-t-elle. Les observations et analyses, elles les écoutent notamment lorsqu'elles viennent de la bouche de ses enfants. Quand son fils lui explique vouloir faire du théâtre parce qu'il aime être aimé, elle écoute avec stupéfaction la suite de son discours : "Tu vis la même chose, mais tu n'arrives pas à le dire, parce qu'on ne t'a jamais autorisée à penser comme ça." Des paroles qui l'ont fait réfléchir et qu'elle admet.

Etre déstabilisée

Princesse au cinéma avec des succès en pagaille, Sophie Marceau a vécu durant deux décennies entre Beverly Hills, Varsovie - situé à l'époque derrière le rideau de fer - et Paris : "Joli contraste avec les palaces californiens. J'aime ce qui déstabilise."

Sophie Marceau aime perdre ses repères, mais pas ceux du cinéma, qui ont été comme une thérapie pour elle. Sans lui, la voie tracée aurait été beaucoup plus pragmatique : "Qu'est-ce que j'aurais fait si je n'avais pas été actrice ? J'aurais pas mal galéré et peut-être vécu une existence un peu dissolue. J'aurais plongé dans un certain excès, je me serais rattrapée car je ne suis pas suicidaire."

Mais le cinéma est là. Après la sortie de L'Age de raison, elle a tournée Un bonheur n'arrive jamais seul, de James Huth, dans lequel elle donne la réplique à Gad Elmaleh. Elle n'a pas résisté à Jean-Paul Lilienfeld pour jouer prochainement dans Arrêtez-moi, aux côtés de Miou-Miou. Avec sa Journée de la jupe, qui a fait revenir au sommet Isabelle Adjani, le cinéaste a réussi à s'attirer les faveurs de Sophie Marceau, une des actrices les plus aimées des Français, et ce depuis trente ans. Va-t-il la déstabiliser sur l'écran ?

Un mariage ?

Enfin, vient le sujet de l'amour. Sophie Marceau ne veut toutefois pas s'attarder sur la question, répondant brièvement aux interrogations qui concerne sa relation avec Christophe Lambert. Pas de séparation, pas de mariage. "Peut-être un jour, oui, pourquoi pas."


Sophie Marceau sera à l'affiche de la pièce Une histoire d'âme, jusqu'au 8 octobre au théâtre des Célestins à Lyon, puis du 13 octobre au 19 novembre au théâtre du Rond-Point à Paris, puis à Lorient, Nice et Aix-en-Provence.

Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Paris-Match du 15 septembre.