Il se passe toujours quelque chose de spécial, lors de la soirée de gala du Festival international du cirque de Monte-Carlo. Et quand ce ne sont pas les chaudes larmes de sa présidente la princesse Stéphanie de Monaco recevant – en 2016 – un Clown d'or d'honneur pour son engagement passionné au service de la manifestation instaurée par son défunt père Rainier III, ce sont ses convictions, inébranlables, qui se manifestent.
Mardi 22 janvier 2018, la 42e édition du rendez-vous des stars mondiales de la piste aux étoiles décernait ses récompenses, les Clowns d'or, d'argent et de bronze et autres prix spéciaux, à l'occasion de cette incontournable soirée qui se tient deux jours après la publication du palmarès. Un palmarès où triomphent notamment, à l'instar de la Troupe acrobatique de Shanghai également récompensée d'un Clown d'or, le dresseur Joszef Richter et sa jeune épouse Merrylu (issue de la famille Casselly), par ailleurs salués par le très couru Prix du Public. Leur arche de Noé (éléphants et chevaux, bien sûr, mais aussi zèbres, lamas, chameaux ou encore girafes, une trentaine d'animaux au total) amarrée pour quelques jours sous le chapiteau de Fontvieille et leur sensationnel Pas de deux équestre – "le meilleur de l'histoire du cirque moderne", lit-on sur le site du Festival – ont ravi les spectateurs ; leur consécration est aussi et surtout celle des animaux rois de la piste.
Face aux mouvements de contestation et aux protestations appelant à faire cesser l'utilisation d'animaux dans les cirques (dimanche, un collectif local de défense des animaux s'était fait entendre), la princesse Stéphanie de Monaco, véritable enfant de la balle d'adoption, s'était émue et révoltée auprès du quotidien Nice-Matin avant l'ouverture du Festival le 18 janvier : regrettant un "manque d'information et d'éducation", elle dénonçait un procès "scandaleux" et invitait le public à profiter de la journée portes ouvertes du samedi pour venir voir les conditions de vie et de travail des ces "artistes à part entière [qui] font partie de la grande famille du cirque" et d'un patrimoine culturel vieux de 250 ans. "À Monaco, soulignait encore la soeur du prince Albert, notre chapiteau est plein parce que nous avons des animaux. Les gens ont envie de voir des numéros avec des animaux. (...) Et cela fait plusieurs années que le Prix du Public revient à un numéro avec des animaux, ce n'est pas anodin !" Le palmarès de cette édition 2018 lui a donné raison.
"Je me battrai jusqu'au bout pour que le cirque demeure avec les animaux", tonnait Stéphanie, aussi dévouée à sa cause que les artistes du cirque le sont à leurs animaux. Alors, la voir mardi soir offrir devant les photographes, pour la troisième fois de cette édition, une banane à la girafe de Joszef Richter avait tout d'un symbole (les jumeaux Jacques et Gabriella, pour leur première venue au cirque, en ont fait autant dimanche !), tandis qu'une pétition intitulée "Pour le cirque avec animaux" était exposée à l'entrée du Café du cirque. Petit Gougou, l'irremplaçable M. Loyal, n'a d'ailleurs pas manqué d'en faire la pub pendant la représentation, évoquant à plusieurs reprises l'importance des animaux dans ses prises de parole.
Mais qu'on ne se méprenne pas : l'heure n'était pas à "l'animaux...sité", mais bien à la joie en ce soir de gala. À l'image du tendre baiser échangé par Joszef et Merrylu sacrés, deux ans après leur magnifique mariage à Budapest (avec quatre éléphants en tête de cortège !). Le visage de Stéphanie de Monaco, portée en triomphe par le duo Balance (Clown d'argent), et des siens, qui ont activement participé à la distribution des trophées, de son frère le prince Albert à ses enfants Pauline Ducruet, qui continuait son défilé en mode jambe fendue, et Louis Ducruet, à nouveau présent avec sa compagne Marie, en témoignait aussi. C'est vraiment une affaire de famille.