De protégée de l'héritier du trône britannique à jet-setteuse cocaïnomane et starlette de télé-réalité, l'histoire haute en couleur de Tara Palmer-Tomkinson a tragiquement pris fin : la socialite anglaise, connue du grand public britannique pour sa vie de jet-setteuse et ses apparitions télé (en particulier sa participation à Je suis une célébrité, sortez-moi de là ! en 2002), a été retrouvée morte à son domicile de Londres, mercredi 8 février 2017. Elle avait 45 ans.
Des ouvriers effectuant des travaux dans son immeuble ont indiqué qu'ils ne l'avaient plus vue depuis vendredi dernier, jour où un bruit fracassant s'était fait entendre en provenance de son appartement – "comme quelqu'un ou quelque chose qui s'effondre par terre", selon l'un de ces artisans. Depuis, plus rien, jusqu'à ce qu'un ami découvre en début d'après-midi mercredi le corps sans vie de la personnalité. Les circonstances de sa mort demeurent indéterminées mais ne sont pas considérées comme suspectes.
Depuis sa tumeur, elle pensait beaucoup à la mort
En janvier 2016, Tara Palmer-Tomkinson apprenait qu'elle avait un prolactinome – une tumeur bénine de l'hypophyse. Ce n'est qu'en novembre de la même année, après un avoir subi avec succès un traitement, que l'ancien mannequin partageait cette information avec le public, en même temps que la terrible angoisse qu'elle avait éprouvée en y étant confrontée : "J'était terrorisée. J'ai commencé à me dire : 'Je vais mourir, je vais mourir, il ne me reste que quelques semaines à vivre', des choses comme ça", confiait-elle alors au Daily Mail, révélant souffrir également d'une maladie auto-immune responsable de douleurs, de fatigue et d'anémie. Dernièrement, des proches de la quadragénaire se faisaient du souci pour elle, qui vivait recluse et se négligeait depuis l'épisode tumeur : "Sa santé l'avait salement lâchée et elle était très mal, a estimé une source du tabloïd The Sun. Elle pensait beaucoup à la mort et évoquait même ses funérailles, certaines fois." Un autre membre de son entourage a partagé sa crainte qu'elle soit retombée dans la drogue.
Le décès brutal et prématuré de Tara Palmer-Tomkinson, figure incontournable de la jet-set londonienne dans les années 1990, a suscité une vive et large émotion dans le monde du show-biz... et au-delà : même le prince Charles et son épouse Camilla Parker Bowles ont signalé leur "profond chagrin", adressant leurs pensées à la famille à la famille de la défunte. Tara s'était liée avec la famille royale britannique grâce à son père : ancien skieur de haut niveau qui représenta la Grande-Bretagne en slalom géant et descente aux JO d'hiver 1964, Charles Palmer-Tomkinson (aujourd'hui âgé de 77 ans) est ami depuis les années 1970 avec l'héritier du trône et aurait été son moniteur de ski.
De fait, Charles et son épouse Patricia avaient pour habitude de partir aux sports d'hiver avec le prince, y compris après son mariage avec Diana : ils étaient d'ailleurs ensemble en 1988 lorsque Patti faillit mourir dans un accident de ski au cours duquel le prince Charles lui-même fut blessé et son ami le major Hugh Lindsay tué. Après le divorce du couple princier, les Palmer-Tomkinson avaient continué à partir en vacances avec le prince de Galles et sa famille trois fois par an, une amitié qui avait largement contribué à faire éclore Tara – filleule de l'héritier du trône, selon certaines rumeurs – sur la scène publique. D'après le Daily Mail, Tara, régulièrement vue lors d'événements royaux, était même au cours des séjours ultérieurs d'un important soutien pour les princes William et Harry après la mort de leur mère. Des liens qui s'étendaient également à la duchesse Catherine de Cambridge et Pippa Middleton : invitée au mariage de Kate et William en 2011, elle ne verra hélas pas celui de sa soeur, en mai prochain.
La duchesse d'York, Sarah Ferguson, a elle aussi fait part de sa peine, disant sa famille "choquée" par la disparition de "cette âme magnifique et superbement énergique qu'était Tara" : "Ma mère était très fière d'être sa marraine et l'adorait."
Parmi les nombreuses figures télévisuelles qui ont exprimé leur tristesse à l'annonce de sa disparition, l'animateur Piers Morgan a dit adieu à "une femme drôle et impétueuse qui a combattu bien des démons". Un message qui fait écho à son addiction notoire à l'alcool et aux drogues, plus particulièrement à la reconstruction de la cloison nasale qu'elle avait dû subir en 2006 (et à nouveau en 2011) et l'overdose qui manqua de lui être fatale. En 2014, quinze ans après sa cure de désintox' à la clinique américaine spécialisée The Meadows, dans l'Arizona, elle revenait sur ce drame de sa vie, en larmes lors d'une interview télévisée dans The Jeremy Kyle Show : "Je me rappelle avoir chronométré mon coeur parce que je savais qu'il allait s'arrêter. Je me rappelle que mon téléphone était là, je me rappelle avoir rampé sur les mains et sur les genoux pour l'atteindre et appeler. Ensuite, je me suis réveillée à l'hôpital." Si elle affirmait ce jour-là n'avoir plus aucun penchant pour les drogues, qui la terrifiaient, Tara confiait au journaliste être devenue angoissée au point de vivre cloîtrée chez elle, loin de son ancienne vie : "Je ne suis sortie que trois fois cette année. Je ne vais pas aux événements publics. Ces deux dernières années, je n'ai pas travaillé. J'ai vu un thérapeute chaque semaine de ma vie depuis neuf, dix ans", disait-elle.
En avril 2016, elle sortait toutefois de son silence pour quelques confidences à Jenny Johnston pour le Daily Mail, évoquant notamment son célibat de longue durée : "J'imaginais que je serais mariée et mère de deux enfants à cet âge-là. Que je vivrais à la campagne. En gros, que je vivrais comme mes parents", ressassait-elle. Elle avait aussi dit au Telegraph avoir été "détruite par les commentaires négatifs" sur son apparence physique, des critiques qu'elle avait appris à relativiser après avoir eu sa tumeur. "Je ne serai pas de ces personnes qui restent au lit et ont le sentiment d'être des victimes à cause de ce qui est arrivé", assurait-elle l'an dernier, se raccrochant à la devise de son père selon laquelle "il fait toujours beau en haut (au-dessus des nuages)". Et de conclure : "Je vais reprendre mes activités et prendre la vie par les cornes. Une fête n'est pas nécessairement remplie de lumières et de musique. La fête, c'est ce que vous en faites, et la mienne n'est pas finie."