Samedi 29 novembre, Thierry Henry a peut-être disputé le dernier match de sa carrière. Les New York Red Bulls éliminés des demi-finales de la MLS, le club de Big Apple ne verra plus son Frenchie faire trembler les filets adverses. Fin de carrière ou début d'un nouveau chapitre, le doute reste entier sur l'avenir du meilleur buteur de l'équipe de France (51 buts inscrits). Mais cette fin d'aventure new-yorkaise est surtout l'occasion d'en apprendre un peu plus sur l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du foot.
Fin de carrière ?
Outre-Atlantique, Thierry Henry, 37 ans, a vécu son rêve américain. Ou presque. Seule manque la MLS Cup, le titre de champion des États-Unis que le tricolore n'aura pas réussi à décrocher avec les Red Bulls de New York depuis son arrivée en 2010. À 37 ans, le buteur a donc joué son dernier match comme il l'a confié le lendemain dans un communiqué du club : "Je vais prendre maintenant quelques semaines pour réfléchir et décider ce que pourrait être le prochain chapitre de ma carrière. (...) J'ai vraiment apprécié les quatre années et demie que j'ai passées ici et je remercie tous ceux qui m'ont permis de vivre une expérience agréable."
À l'occasion de cette fin qui ne voulait pas dire son nom mais que tout le monde savait inéluctable, L'Équipe Magazine s'est rendu à New York pour rencontrer la star. Pendant plusieurs heures passées à discuter football, bien plus qu'une passion - "Je vais mourir avec l'amour de ce jeu. Ce sera une belle mort...", citation que l'on retrouve en une du magazine -, le joueur se révèle également en tant qu'homme, lui qui se montre d'ordinaire plutôt discret et modeste.
Un papa "carré"
Des traits de caractère qu'il doit à son éducation, et notamment celle que lui a donnée son père : "De lui, j'ai reçu cela : retenir ce que je n'ai pas bien fait. Pour le savoir, en être conscient et donc être en capacité de m'améliorer. C'était dur, mais ça a fait ce que je suis devenu." Pour autant, Thierry Henry est un père différent, du fait que "tout a évolué", aussi bien sa situation financière et familiale que le monde en lui-même. "Il faut s'adapter, ne pas reproduire bêtement, avance-t-il. Mais j'essaie de leur inculquer les fondamentaux de ce que j'ai vécu. Ils ont des yeux, ils savent dans quel milieu ils vivent, mais c'est ma responsabilité de leur transmettre les mêmes valeurs : le travail, le regard sans complaisance sur ce que l'on fait..."
Heureux père d'une petite fille prénommée Téa (9 ans), fruit de son mariage avec le mannequin Nicole Merry, et d'un garçonnet, Tristan (2 ans), né de son union avec sa compagne actuelle Andrea Rajacic, l'ex-joueur d'Arsenal et du FC Barcelone se veut un papa "carré" : "Mon fils a 2 ans, il ne fait pas de caprices. Quand il renverse un truc, il le ramasse. Ma fille a 9 ans, quand elle finit de manger, elle débarrasse. Elle fait ses devoirs avant d'aller jouer. Elle a de l'argent de poche, mais si elle veut quelque chose en plus, je ne lui donne pas. Elle doit rendre des services à la maison pour l'obtenir. La vaisselle, c'est un dollar. Chez moi, ce n'est pas la fête au village !"
"Gentillesse et simplicité"
Loin du star system qui touche certains joueurs, Thierry Henry se définit comme "très casanier" et reconnaît ne pas avoir "beaucoup d'amis". Parmi eux, Tony Parker. Une amitié qui dure depuis 2003 et grâce à laquelle le basketteur a rencontré son épouse, Axelle Francine, lors d'un dîner chez Thierry Henry. "Titi est quelqu'un de sincère", lâche le meneur des Spurs à L'Équipe Mag qui loue "sa gentillesse et sa simplicité" : "Tout ce qu'il dit, il le pense, il est très positif dans son attitude. C'est quelqu'un aussi de très posé et, sur ce plan-là, on se ressemble un peu."
Il n'est ainsi pas rare de croiser le champion du monde 98 sur le parquet de l'AT&T Center de San Antonio, l'antre des Spurs. "Thierry Henry un peu comme le grand frère que je n'ai jamais eu, assure Tony Parker. On a traversé les mêmes choses dans la vie, qui n'ont pas toujours été facile à vivre."
La probable fin de carrière de Thierry Henry ? Tony Parker y voit du positif : "On aura plus de temps pour se voir après la fin de nos carrières. Et nos fils grandiront ensemble, ça, c'est sûr."
L'Équipe Magazine, un numéro consacrée à Thierry Henry, dans l'édition du 29 novembre 2014