Pierre Meneau, candidat éliminé de Top Chef 2016 (M6), est de loin le chef le plus détesté de cette saison. Dans une interview accordée au Plus du NouvelObs, le jeune homme revient sur cette expérience compliquée et douloureuse.
"Si j'ai participé à l'émission Top Chef, c'est un peu par usure. La production m'avait proposé à quatre reprises d'être candidat, et j'avais toujours décliné l'offre", déclare d'entrée le candidat. La raison ? Il manquait de temps et n'était pas vraiment convaincu par le programme. Mais le chef du Crom'Exquis a changé d'avis dans l'espoir de "mettre en valeur son équipe et son restaurant". Malheureusement pour lui, l'expérience lui laisse un goût amer.
Ne voulant pas laisser son restaurant à l'abandon, Pierre Meneau s'est vite différencié des autres challengers en refusant d'être logé par la production afin de continuer à passer tout son temps libre dans son établissement. Une volonté pas simple à mettre en place car comme il le révèle : "Il fallait parfois boucler trois jours pour une seule épreuve ! Le planning était quasi militaire."
Quant au tournage, il était "très éprouvant". "Il faut se dire que pendant une épreuve, on passe presque la moitié de son temps à chercher où se trouve le matériel plutôt qu'à cuisiner. Dans ma cuisine, je sais où je range tous mes ustensiles et mes condiments. Et puis, certains instruments manquent souvent à l'appel. Un thermocuiseur, un four à vapeur... C'est du matériel que tous les chefs ont dans leur cuisine. Désolé, mais la cuisine, ce n'est pas seulement un four qui chauffe à 180°C et quatre gaz", lâche-t-il. Des propos que ne doit pas avoir appréciés Vincent Meslin qui s'occupe de la réception de la marchandise, de l'installation du garde-manger, de la vérification de la faisabilité des épreuves et de tous les appareils techniques.
Le fils du célèbre chef trois étoiles Marc Meneau explique également qu'il a eu du mal à comprendre ce que les membres du jury de Top Chef – Hélène Darroze, Philippe Etchebest, Jean-François Piège et Michel Sarran – lui reprochaient. "On me disait que j'étais trop original, puis la semaine d'après, j'étais trop classique. Il y avait de quoi devenir fou. (...) J'avoue que, même avec le recul, je n'ai pas compris la plupart de leurs critiques", déclare-t-il.
Mais ce qui dérange le plus Pierre Meneau, c'est l'image qui a été donnée de lui : "un fainéant", "un glandeur", "un mec qui ne prenait pas la compétition au sérieux". S'il admet s'être montré "un peu trop désinvolte" sur "certains points", le candidat rappelle que Top Chef n'est qu'une émission de télévision. Un programme dont, selon lui, "le fonctionnement de la production est un peu pervers." Il explique : "On vous interroge avant, pendant et après l'épreuve, toujours en tournant les questions différemment. Entre la fatigue, le stress, c'est difficile de ne pas sortir des inepties de temps en temps."
À cause de ce comportement dévoilé à l'antenne, Pierre Meneau a reçu des flots d'insultes. "Je ne m'attendais pas à un tel déferlement de haine. (...) Au départ, je ne réagissais pas aux attaques. Puis, au bout de la 300e, j'en ai eu marre des remarques idiotes et souvent insultantes. (...) Être détesté aussi vite, c'est du jamais vu", confesse-t-il, précisant même que M6 lui avait dit avoir rarement vu cela. Dur, dur...