C'est un lendemain qui pique pour Valérie Pécresse. La candidate Les Républicains pour les présidentielles a lancé lundi 11 avril 2022 devant les médias un appel à "une aide, d'urgence", des Français pour "boucler le financement" de sa campagne, faisant état d'une "situation critique" de LR qui ne sera pas remboursé de "7 millions d'euros" de frais. "Les Républicains ne peuvent faire face à ces dépenses", a ajouté depuis le siège du parti la candidate LR, qui sort du premier tour sous le seuil des 5% - 4,79% d'après le ministère de l'Intérieur - qui permet un remboursement par l'Etat des frais de campagne. Elle a aussi déclaré être "endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros".
"J'ai besoin de votre aide, d'urgence, d'ici le 15 mai, pour boucler le financement de cette campagne présidentielle (...) Il en va de la survie des Républicains, et au-delà de la survie de la droite républicaine", a-t-elle lancé devant les micros et les caméras. "Je lance ce matin un appel national aux dons, à tous ceux qui m'ont apporté leurs suffrages mais aussi à tous ceux qui ont préféré hier le vote utile, et enfin à tous les Français attachés au pluralisme politique et à la liberté d'expression", a-t-elle ajouté, précisant que les dons pouvaient être réalisés en ligne sur le site valeriepecresse.fr. Une déclaration qui a rapidement été mise en perspective avec son patrimoine de 9,7 millions d'euros, étant la plus riche des candidates. Sans compter une villa estimée à 2 millions d'euros qu'elle aurait "oublié" de déclarer mais qui est ressortie dans les colonnes du Canard enchaîné. Enfin, son mari Jérôme Pécresse, père de ses trois enfants, avait également attiré l'attention avec son poste de président-directeur général de la branche énergies renouvelables de General Electric et qui gagne "très bien sa vie".
La droite traditionnelle a connu un crash historique dimanche 10 avril au premier tour de la présidentielle, Valérie Pécresse tombant en-dessous des 5% des voix, ce qui complique l'avenir des Républicains, forcés à la refondation sous peine de disparaître. Créditée de 17-18% des voix en janvier, Valérie Pécresse apparaissait alors capable de se qualifier pour le second tour. Mais elle n'a cessé de baisser ensuite, plombée par son meeting raté du 13 février au Zénith, et l'éloignement de figures fortes du parti comme Nicolas Sarkozy, entre autres.
C'est la deuxième fois que le principal parti de droite échoue à franchir le premier tour de la présidentielle: en 2017, François Fillon avait fait 20%, ce qui était alors le plus mauvais score d'un candidat de droite à la présidentielle. Une débâcle qui fait écho à celle d'un autre parti majeur de France déjà affaibli en 2017, le PS : la maire de Paris Anne Hidalgo est tombée à 1,74% à ce scrutin.