À 59 ans, Véronique Genest semble avoir plusieurs vies dans son bagage. Son enfance au milieu des soeurs, sa bande de copains, de Kalfon à Bashung, la drague de Coluche et la perte tragique de son frère... Elle aborde quelques étapes de cette vie pour VSD.
J'ai pris ça pour de la connerie
De son enfance dans une école religieuse d'Alsace, elle ne garde pas que de bons souvenirs. Loin de là. Celle qui ne parlait pas alsacien et qui venait tout juste de perdre son papa, mort d'un cancer, n'y était pas forcément la bienvenue. Tout le monde parlait alsacien pour qu'elle, "la fille de l'intérieur [la non-Alsacienne, NDLR]" ne comprenne pas. Véronique Genest aurait-elle craqué ? C'est mal la connaître. Si elle n'a jamais matérialisé cette exclusion volontaire comme du racisme, elle raconte : "J'ai pris ça pour de la connerie. Mais j'en avais rien à foutre qu'elles parlent entre elles. Je me disais : 'elles sont connes', c'est tout."
J'avais des problèmes avec Coluche
Cette institution de la Doctrine chrétienne semble alors bien loin quand, en 1981, la célèbre Nana, aujourd'hui grand-mère, pose dénudée en couverture du magazine Lui. "On n'est pas très conscient de ce qu'on fait, on se laisse un peu trimballer, mais bon, c'était pas très méchant non plus, raconte-t-elle. Plutôt joli, et je n'ai jamais accepté de prendre des poses trop dégueus."
Dans les années 1980, Véronique Genest ne faisait pas partie de la bande de Coluche. Pour cause : ce dernier aurait, à l'en croire, voulu être un peu plus qu'ami avec la sexy rouquine. "Autant j'adorais son humour, autant dans la vie, humainement, je n'étais pas fan de lui. J'avais des problèmes avec lui. Je n'avais pas répondu à ses appels de séduction, c'était pas mon type. Alors, sans se battre, quand on se voyait, on s'envoyait des petites piques dans la gueule."
Mon frère et tous mes copains sont morts du sida
Celle qui est nostalgique de cette époque parle de l'un des plus grands drames de sa vie, la mort de son frère, Olivier, en pleurant. Elle avait ouvert un restaurant, Le Courrier du Sud, avec lui. "Olivier est tombé malade et s'en est allé. Tous ceux avec qui j'avais fait Le Courrier du Sud sont morts du sida. Une hécatombe. Mon frère et tous mes copains sont morts du sida. J'ai perdu mon adolescence avec cette saloperie de maladie", confie l'épouse de Meyer Bokobza.