Habité par ses rôles au cinéma, Vincent Lindon dévoile un autre visage lorsqu'il n'est pas sur les plateaux de tournage : ce grand angoissé est trahi par ses tics. Il s'en est accommodé au fil des années, devenant l'un des acteurs français les plus demandés du cinéma français. Le comédien de 58 ans, prix d'interprétation à Cannes et césarisé pour son rôle dans La Loi du marché, a fait l'objet d'un documentaire sur France 2 le 15 octobre, Un jour, un destin. Si on en apprend plus sur ses relations amoureuses avec Claude Chirac et Caroline de Monaco, les proches de l'acteur s'expriment aussi sur cette nervosité qui le ronge et dont il avait parlé lors de sa première conférence de presse à Cannes.
En 1987, Vincent Lindon a la fierté de présenter un film au Festival de Cannes, Un homme amoureux, réalisé par Diane Kurys. Lors de la conférence de presse, la journaliste Régine Magné ose une question intime : "J'ai l'impression que seule une caméra peut vous apaiser, est-ce que vous avez besoin de jouer pour être pleinement heureux ?" L'acteur répond avec le sourire : "Vous faites allusion à ma nervosité ? C'est vrai que quand j'entends le mot 'moteur', j'oublie toutes mes angoisses, mes tics, mes nervosités. Donc si on pouvait me crier moteur un peu plus souvent..." Loin de s'offusquer de la question, il prendra la journaliste dans ses bras, la remerciant de lui avoir permis de s'exprimer sur le sujet.
En effet, lorsqu'il joue dans son premier film Le Faucon de Paul Boujenah, il assure une prestation courte mais intense, sans laisser voir un seul tic. Pourtant, ce rôle, il a failli ne pas le décrocher, à cause d'un malentendu avec le directeur du casting, Yves Le Moign', lui-même souffrant de signes d'anxiété. Chacun pensant que l'autre se moque, s'instaure alors entre eux un dialogue de sourds, jusqu'à ce qu'ils mettent les choses au clair !