Yanaïs Laurent, 21 ans, a eu un beau de cadeau de Noël en avance. Le jeune espoir du tennis français, incarcéré en Grèce pour une histoire de viol, a été libéré sous caution le 11 décembre dernier. Dans les colonnes du Parisien, il revient sur cette histoire et cette détention, en niant toutefois toute implication.
L'affaire remonte au 3 octobre 2014, lors d'un soirée organisée dans un hôtel en Grèce où étaient hébergés les participants du Marathon Futures 2013. Parmi eux, Yanaïs Laurent, licencié du club de Saint-Michel-sur-Orge et 1 469e à l'ATP, et Alexandre Massa, 1 628e joueur mondial. "L'ambiance était bon enfant, raconte Yanaïs Laurent. Il y avait une centaine de personnes, dont 60 joueurs et joueuses. Des couples ont commencé à se former. Un joueur s'est éclipsé avec cette Américaine. Ils ont eu une relation dans une salle attenante à la salle de réception." Cette Américaine, c'est Ashley Murdock, 25 ans. Le lendemain, elle porte plainte pour viol. Dans la foulée, les enquêteurs arrêtent Yanaïs Laurent. Il est soupçonné de complicité de viol. "La joueuse avait déposé plainte pour viol. Elle n'a livré aucun nom, juste des descriptions physiques. Je me retrouve alors en garde à vue avec cinq autres personnes", poursuit le jeune tricolore.
S'il pense dans un premier temps à une blague, il déchante rapidement. Le lendemain, des test ADN sont pratiqués, des relevés d'empreintes effectués et le jeune homme est transféré à Athènes. Les auditions se passent mal, les traducteurs font mal leur boulot et Yanaïs Laurent doit en changer. Dans la foulée, un juge décide de son placement en détention. "Dans la prison de Tripoli, nous étions dans une cellule de 40 personnes. On dormait sur des lits à 3 étages, et il n'y avait que 2 toilettes. Nous étions 210 pour 75 places. Il y avait beaucoup d'étrangers, surtout des Albanais et des Pakistanais. Les repas se prenaient à terre dans des gamelles", raconte-t-il encore au Parisien.
À ses côtés, trois autres personnes dont Alexandre Massa, qui sera lui aussi relâché sous caution en décembre. "Nous nous sommes serré les coudes", ajoute l'espoir tricolore. Pas de violences, simplement se méfier des vols. Un entretien physique régulier dans les promenades. Et le 11 décembre, la remise en liberté sous caution contre 10 000 euros après deux mois de détention provisoire et des retrouvailles avec ses proches.
Alors, quid de cette soirée, à l'issue de laquelle il a été et reste accusé de "complicité de viol ?" Connaissait-il Ashley Murdock ? Yanaïs Laurent nie : "Je l'avais croisée une fois ou deux sur le tournoi précédent. Elle était très alcoolisée lors de cette fête. Je l'ai vue à trois reprises relancer un de mes amis, mais il ne s'est rien passé entre elle et moi."
Rappelons que toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n'a pas été prouvée devant un tribunal.