Yannick Agnel est de retour en France. Le tricolore a mis un terme à son aventure américaine aussi soudainement qu'il était parti outre-Atlantique. Une décision réfléchie mais qui pourrait surprendre. Sauf quand le jeune homme explique ses choix...
Après son triomphe à Londres (double médaillé d'or, médaille d'argent), Yannick Agnel avait pris la direction de Baltimore pour rejoindre Bob Bowman, l'entraîneur de la légende Michael Phelps. Une décision justifiée par le manque de "chaleur humaine" de son ancien coach Fabrice Pellerin. Seize mois plus tard, le jeune homme de 22 ans est de retour en France, à Mulhouse où il s'entraînera sous les ordres de Lionel Horter, ex-DTN et ancien coach de Laure Manaudou ou encore Amaury Leveaux. Des résultats décevants et une méthode de travail qui ne lui convenait pas ont eu raison de son expérience américaine.
"J'ai dû murir le truc puisque j'ai parlé plusieurs fois avec Bob ces dernières semaines et Lionel, ces derniers jours", confiait-il sur RMC. Une décision que Bob Bowman assurait être la bonne, confiant qu'il le "soutenait dans sa décision". Le coach américain avait annoncé le départ de son poulain dès le lundi 15 septembre : "Nous sommes proches et je le soutiens à 100% dans sa décision. (...) Cette décision sera bénéfique pour Yannick à plus d'un titre. Je le laisse expliquer pourquoi. Yannick est un vrai champion et l'avenir lui appartient."
Un respect mutuel que l'on retrouvait également dans les premières déclarations du nageur : "L'année a été excellente sur l'état d'esprit, ça a été une super aventure mais la méthode américaine a été trop difficile à digérer. (...) J'ai eu Bob hier soir [lundi 15 septembre, NDLR] pour lui annoncer tout ça, il a eu une réaction super classe, de grand monsieur. C'est plus qu'un coach, c'est un ami. Mais je ne peux pas me permettre de rester à un endroit si je n'ai plus confiance en la méthode, si je vois que ça va dans le mauvais sens. Je ne peux pas le faire par orgueil, ce serait idiot. Il faut que je sois pragmatique et que je choisisse ce qui va le mieux fonctionner et en l'occurrence, il s'agit de Mulhouse." De Baltimore, c'est surtout "l'aventure humaine" que veut retenir Yannick Agnel, lui qui avait quitté Fabrice Pellerin à cause du manque de "chaleur humaine". Un coach dont il dit ne plus avoir de nouvelles depuis "seize ou dix-sept mois" et dont il "ne cherche pas à en prendre non plus."
"Les Américains m'ont donné une autre vision du sport, un autre état d'esprit, mais la méthode ne me convient pas et les résultats s'ensuivent", expliquait-il encore sur RMC, ajoutant : "Je reste moi-même, fidèle à mes convictions. Si je change une troisième fois en peu de temps, ce n'est pas parce que je suis une girouette." Bien au contraire. Toujours à la recherche de l'excellence, Yannick Agnel espère bien réussir ce triplé qu'il visait avec Bob Bowman, 100 - 200 - 400 mètres. "Il ne faut pas oublier que si Bob n'avait pas été là, je serais en train de regarder la natation à la télé aujourd'hui, tempère Yannick Agnel, en réponse à ses détracteurs. Je le remercierai toujours pour ça, pour m'avoir donné une nouvelle vision du sport en général. (...) Les gens ne se rendent pas compte que si j'avais voulu me la couler douce, je ne serais pas parti à Baltimore ou à Mulhouse."
À dix-huit mois des Jeux olympiques de Rio, l'heure est au changement dans la natation. Autre fait marquant, Federica Pellegrini a choix de quitter Philippe Lucas après avoir décroché l'or sur 200 mètres au dernier championnat d'Europe. Une décision commune pour l'Italienne et le coach français, dont c'était la seconde collaboration. Une aventure "riche sur le plan humain", notait Philippe Lucas...