Biographie
- Naissance : 3 septembre 1953, Coteau
- Âge : 71 ans
- Signe astrologique : Vierge
- Résidence : France
Avec des films qui ont marqué la mémoire collective, à commencer par son Fabuleux destin d'Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet est un cinéaste à part, avec un univers visuel à nul autre pareil.
Jean-Pierre Jeunet naît au Coteau, près de Roanne, le 3 septembre 1953, puis suit ses études au Lycée Henri-Poincaré de Nancy. A 17 ans, il s'achète une caméra Super 8 et commence à réaliser avec de petits courts-métrages. Après avoir travaillé comme technicien chez France Telecom, toujours à Nancy, il s'installe à Paris et commence à travailler comme réalisateur avec Marc Caro, un graphiste et dessinateur de BD, avec lequel il développe un univers à la fois poétique et onirique, marqué par le fantastique, et ce qu'on définira plus tard comme "steampunk". Ensemble, ils réalisent plusieurs courts-métrages remarqués, comme Le Manège, qui obtient le César du court-métrage d'animation, Le Bunker de la dernière rafale (1981) ou Pas de repos pour Billy Brakko (1984). Foutaise, en 1989, lui rapporte un deuxième César, celui du meilleur court-métrage de fiction.
En parallèle, il réalise des videoclips, parmi lesquels La Fille aux bas nylon pour Julien Clerc (1984), Tombé pour la France d'Etienne Daho (1987) ou L'Autre joue pour Lio (1991). Tout au long de sa carrière, il va également réaliser de nombreux spots de publicité pour des marques variées (BNP, Peugeot, Lustucru, Renault, Cetelem, Société Générale, Interflora, Barilla, Malabar, Catch...), dont l'apogée sera un film de 2m25 pour le parfum N°5 de Chanel, avec sa comédienne fétiche Audrey Tautou.
En 1991, le tandem Caro et Jeunet réalise son premier long métrage, Delicatessen, avec Dominique Pinon et Jean-Claude Dreyfus, qui produit un choc esthétique dans le cinéma français et leur rapporte quatre César, celui du premier film et du meilleur scénario, mais aussi le meilleur décor et le meilleur montage. Delicatessen est également récompensé de six autres nominations. Mais surtout, il établit d'entrée les codes de l'univers de Jean-Pierre Jeunet, peuplé de "gueules", plongées dans un univers sombre, où le quotidien le plus trivial devient poétique.
Le duo travaille ensuite quatre années durant sur son deuxième film, La Cité des enfants perdus, dont les effets spéciaux ont nécessité de créer de nouveaux logiciels. On y remarque l'acteur américain Ron Perlman (La Guerre du feu, Hellboy, la série Sons of Anarchy) mais aussi les acteurs fétiches des réalisateurs : Dominique Pinon, Jean-Claude Dreyfus, Rufus, Ticky Holgado, augmentés d'une multitude d'acteurs pour ce conte noir et surréaliste qui est sélectionné en ouverture du Festival de Cannes, reçoit le César du meilleur décor et trois nominations aux César des meilleurs costumes pour Jean-Paul Gaultier, de la meilleure photographie et de la meilleure musique. Extrêmement novateur, le film est distribué avec succès dans le monde entier.
Ce succès apporte à Jean-Pierre Jeunet l'opportunité de travailler à Hollywood et de réaliser un nouvel épisode de la franchise Alien. Alien : La résurrection (1997), avec Sigourney Weaver, est un succès populaire, dans lequel il emmène Dominique Pinon et Ron Perlman, mais qu'il réalise cette fois sans Marc Caro, leur collaboration s'arrêtant là.
Revenu en France, sans désir de poursuivre plus avant l'expérience américaine, il réalise ce qui va être son plus grand succès, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain (2001), avec ses acteurs fétiches, auxquels il ajoute Jamel Debbouze et Mathieu Kassovitz. Le film est un triomphe populaire, avec plus de 8,5 millions d'entrées en France et quatre César remportés sur treize nominations, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le film est également nommé dans cinq catégories aux Oscars. Depuis, "Amélie Poulain" est rentrée dans la culture populaire et des dizaines de milliers de touristes du monde entier font un pèlerinage rue Lepic, à Montmartre, pour visiter "son café".
Sur le confortable matelas de ce succès hors normes, Jean-Pierre Jeunet prend le temps de préparer son long métrage suivant, l'adaptation d'Un long dimanche de fiançailles, de Sébastien Japrisot. Une fresque romanesque, avec à nouveau Audrey Tautou en vedette, qu'il entoure de Marion Cotillard, Jodie Foster ou Albert Dupontel qui viennent renforcer l'équipe des comédiens incontournables de la filmographie de Jeunet, sur fond de guerre de 1914/18. Avec un budget de 45 millions d'euros, c'est l'un des films français les plus coûteux de l'Histoire (produit en majeure partie par les Américains, cependant), mais le succès est au rendez-vous, avec une performance au box-office impressionnante et cinq César obtenus, sur onze nominations. Auxquels il faut ajouter deux Oscars, pour la photographie et les décors.
A la suite de ce nouveau succès, Jean-Pierre Jeunet refuse de réaliser un Harry Potter et travaille sur le projet de L'Odyssée de pi, qui sera finalement réalisé par Ang Lee.
En 2009, le sixième film du réalisateur s'intitule Micmacs à Tire-larigot et associe une fois encore Dominique Pinon à des néophytes de l'univers de Jeunet, comme Jean-Pierre Marielle, Dany Boon ou Omar Sy. Cette fois, la comédie onirique avec son lot de décors surprenant, d'objets fantaisistes, ses citations et allusions culturelles foisonnantes et sa galerie de personnages hétéroclites, peine à trouver sa cible. Le film fait néanmoins un score honorable en France, avec 1,2 million de spectateurs, et près d'un autre à l'étranger, mais on est très en-deçà des chiffres des films précédents. Le film suivant est tourné au Canada et adapté d'un roman de Reif Larsen : L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Pivet (2013) bénéficie d'une distribution internationale (à l'exception de Dominique Pinon, qui a son rond de serviette chez Jeunet), avec Helena Bonham Carter et Judy Davis, mais il est cette fois déficitaire, avec seulement 600 000 entrées en France et un score au box-office américain très décevant. Il obtient néanmoins un César de la meilleure photographie et deux autres nominations techniques.
Depuis, un pilote de série pour Netflix n'a pas été retenu, des projets ont été évoqués, sans être précisés plus avant, et on n'a eu de Jeunet qu'un court-métrage d'animation, en 2016, Deux escargots s'en vont, d'après un poème de Jacques Prévert. En 2019 ; il annonce travailler à un faux documentaire sur le tournage d'Amélie Poulain, mais assure qu'il ne fera pas de suite à son plus grand succès. Curieusement, il aurait du mal à trouver les financements pour ses projets de films !