Ce 13 décembre 2022, soit deux jours avant le deuxième anniversaire de la disparition de Delphine Jubillar, une reconstitution des faits a été organisée par la justice, afin de comprendre le mieux possible comment a pu se dérouler l'ultime nuit où a été vue vivante l'infirmière de Cagnac-les-Mines (Tarn) et maman de Louis (7 ans) et Elyah (3 ans). Aucune scène de crime et aucun corps n'ont été retrouvés pour l'heure mais pour l'accusation, beaucoup d'éléments sont à charge sur Cédric Jubillar, père des enfants de la victime et avec qui elle était sur le point de divorcer - elle espérait même s'installer avec son amant. Le principal suspect est actuellement en détention provisoire à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses et s'est rendu sur les lieux pour cette étape cruciale de l'enquête.
Le Point, à travers la plume de la spécialiste police-justice Valentine Arama, revient sur ce moment capital de l'enquête. Maître Pressecq, qui défend une des cousines proches de Delphine Jubillar, fait une remarque très forte et parle même d'un moment de "vérité" : "Quand [Cédric Jubillar] est arrivé devant la maison, il a blêmi, presque chancelé. Puis il s'est repris et il a finalement été égal à lui-même, ne répondant à rien. Car, quand ça ne l'arrange pas, il ne se souvient pas. Mais cette reconstitution a permis de constater que les éléments qui pèsent contre lui sont solides et nombreux."
L'avocat de l'oncle et de la tante de Delphine Jubillar, maître Battikh, estime de son côté que Cédric Jubillar "n'a apporté aucune explication convaincante sur les déclarations de Louis, sur les lunettes fracassées et retrouvées éparpillées". En effet, son fils est un témoin oculaire de la dispute de ses parents dans la maison lors de cette nuit fatidique, tandis qu'une expertise des lunettes de la disparue montre qu'elles ont été cassées par une force extérieure. Si les photographes ont été interdits sur les lieux de la reconstitution - notamment pour éviter que fuitent des images choquantes comme il y a pu en avoir pour l'affaire Daval -, l'homme de loi souligne l'attitude du prisonnier : "stoïque et impassible devant les éléments qui lui étaient présentés."
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.