Depuis six jours, le petit hameau du Haut-Vernet est dans toutes les pensées : c'est là qu'a mystérieusement disparu le petit Emile, 2 ans et demi, en pleine fête familiale. Si les gendarmes ont longtemps pensé à une fugue, ils sont aujourd'hui de plus en plus engagés sur la piste de l'intervention d'un tiers qui aurait dissimulé ce qui est arrivé au petit Emile.
Mais pour beaucoup, cela rappelle surtout l'histoire, toujours non-élucidée aujourd'hui, du petit Yannis... il y a 34 ans. A l'époque, originaire de Ganagobie à 63 kilomètres du Haut-Vernet, le petit garçon construit des cabanes non loin de chez lui avec trois de ses frères. Il disparaît soudainement et malgré des mois de recherche, personne ne sait ce qui lui est arrivé. "Le pire, c'est de ne pas savoir comment ça s'est passé, où il est, s'il est vivant, s'il est mort, c'est ça qui le plus difficile à accepter", avait confié sa mère, Pascaline Moré, en 2019.
Et pour de nombreux témoins, l'histoire se répète avec Émile. Certains habitants ont d'ailleurs l'impression de revivre des scènes qui les ont traumatisés, comme Sylvie Belmonte. Jeune femme originaire de Ganagobie à l'époque de la disparition de Yannis, elle en est devenue maire aujourd'hui et a eu du mal à voir les images de la recherche du petit Emile.
"Grand élan de solidarité"
"C'était exactement similaire à ce qu'il se passe au Vernet pour tenter de retrouver Emile", a-t-elle confié au Parisien. "La disparition du petit Emile a fait remonter beaucoup de souvenirs, il y a tant de choses identiques. Quand j'ai vu une photo des militaires en rang, en train d'avancer en ligne et de chercher, j'ai revu ce qu'on a vécu ici. J'ai écrit au maire de Vernet pour lui faire part de notre soutien moral". Surtout qu'à l'époque, elle s'était impliquée dans l'enquête et avait cru en une résolution rapide.
"A l'époque, j'étais au secrétariat de la mairie. Je coordonnais les recherches avec les enquêteurs. Il y a eu la gendarmerie, les chiens, les pompiers, les militaires... et beaucoup de bénévoles [...] Un service de minibus et de navette avait même été mis en place pour que les habitants de Peyruis, la ville voisine, puissent venir participer", s'est-elle souvenue avec émotion, louant cette "forte mobilisation", le "grand élan de solidarité" qu'elle n'a pas oublié.
"Les gens étaient désemparés, c'était très lourd", rappelle-t-elle enfin, avant d'expliquer que comme pour Emile, les battues avaient été arrêtées au bout de 3 jours. Pour rappel, l'affaire du petit Yannis avait vécu un rebondissement inattendu : seize mois après sa disparition, ses affaires avaient été retrouvées non loin de chez ses parents. Un détail qui n'a pas permis de le retrouver.