BFMTV et Bruce Toussaint ont reçu Jean-Luc Mélenchon, la veille du débat qui opposera Marine Le Pen et Emmanuel Macron, vainqueurs du premier tour. Ce 19 avril 2022, le leader de la France Insoumise, arrivé juste derrière la cheffe du Rassemblement national avec 21,95% des voix, a exposé ses idées et veut continuer le combat avec l'union populaire que son mouvement a mis en place. Il a utilisé des mots forts pour se faire entendre, proposant aux Français de l'élire "Premier ministre" aux législatives de juin, qu'ils choisissent Emmanuel Macron ou Marine Le Pen dimanche.
Mettant de côté son "faites mieux" qui a clôturé son discours post élections du premier tour et promettant de ne plus être candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, offre une nouvelle alternative à ses soutiens en devenant Premier ministre. "Je demande aux Français de m'élire Premier ministre" en votant pour une "majorité d'Insoumis" et de "membres de l'Union populaire" à ces élections législatives, a-t-il déclaré sur BFMTV, dans sa première déclaration publique depuis le 10 avril. Jean-Luc Mélenchon vise donc à imposer une cohabitation au futur vainqueur de la présidentielle, avec lequel il exclut toute "négociation". Et ce, que ce soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen.
Une formule qui a fait rapidement le buzz sur les réseaux sociaux. Les cadres de La France insoumise ont exulté sur les réseaux sociaux. "Mélenchon à Matignon", s'est exclamé son ami député Alexis Corbière. "Un autre monde est toujours possible", a espéré la députée Caroline Fiat. Celui qui ne cesse de clamer "pas une voix à Mme Le Pen" et qui refuse d'appeler à voter Emmanuel Macron au second tour se lance donc dans une opération stratégique pour les législatives.
Sur le plateau de BFMTV, le journaliste et présentateur Bruce Toussaint a demandé des précisions à l'annonce tonitruante de son invité. Ce dernier n'a pas caché son agacement légendaire : "Je recommence, puisque vous n'avez rien compris. Non, non ! On ne joue pas monsieur Toussaint. Vous, vous amusez, pas moi. Vous voulez être le patron de votre rédaction, c'est votre affaire. Moi, je ne veux pas être le Premier ministre de Pierre, Paul ou Jacques. Je veux être le Premier ministre que les Français ont choisi, parce qu'ils ont élu une majorité pour appliquer mon programme."