En attendant que des expertises psychologiques et psychiatriques, encore non rendues, permettent de mieux comprendre la personnalité de Cédric Jubillar, ses attitudes ne jouent pas en faveur de l'époux de l'infirmière de Cagnac-les-Mines qui a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2021. La Dépêche rapporte les propos troublants voire inquiétants du peintre-plaquiste de 34 ans auprès d'une amie de la maman de Louis et Elyah. Des paroles qui ne font pas de Cédric Jubillar, actuellement incarcéré pour homicide par conjoint, "un tueur en puissance", rappellent ses avocats, mais qui alimentent son comportement "inadapté à la situation" que souligne l'accusation.
Amie de Delphine Jubillar qui s'est confiée à La Dépêche du Midi, cette proche de la femme tant recherchée depuis des mois a raconté deux entrevues avec le mari de son amie, qui avait un amant et voulait divorcer de lui. Au mois de février 2021, soit deux mois après sa disparition et alors que les fouilles ne donnent aucun résultat, Cédric Jubillar lui a demandé à cette proche de venir le voir. Elle se dit que cette rencontre a sûrement un lien avec le fait que plusieurs de ses amies, très touchées par l'affaire, ont décidé de se constituer partie civile : "Je suis arrivée dans la maison et il m'a tout de suite demandé que je lui remette mon téléphone portable pour éviter d'hypothétiques enregistrements, raconte Sandra. Il a voulu que j'enlève mes chaussures et m'a tendu les chaussons roses de Delphine en me disant, tiens, tu peux mettre ceux de ta copine, avec un léger sourire. C'était très étrange. Je ne me sentais pas très à l'aise. Il m'a montré ses travaux de peinture et m'a guidée vers le sous-sol, plongé dans l'obscurité. J'étais derrière lui en train de descendre l'escalier en colimaçon. Et là, il me dit, il ne faudrait pas que tu disparaisses toi aussi !"
Une autre rencontre avec le mari de Delphine Jubillar née Aussaguel l'a marquée : elle s'était déroulée quelques mois plus tard au lac de Cagnac-les-Mines : "Un pêcheur venait d'attraper un poisson et a tenté de le neutraliser avec ses mains. Cédric se trouve derrière moi et me chuchote à l'oreille cette phrase, c'est une technique d'étranglement."
Pour les avocats du père de deux enfants, ces paroles peuvent représenter une façon de jouer de cette étiquette d'assassin qu'on lui a collé rapidement. "C'est sa façon à lui de se défendre", estime son entourage. Aucune preuve concrète ne sont pour le moment sorties de l'enquête estime sa défense qui s'insurge contre son maintien en détention et a fait une cinquième demande de mise en liberté. Des analyses, de traces dans une voiture, et de la couette du couple, en plus des fouilles par drônes suréquipés, pourraient apporter, au printemps, des éléments concrets dans cette enquête complexe.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.