C'est un choix qui divise. Roman Polanski, réalisateur de 83 ans aux huit César, a été choisi pour présider la 42e cérémonie des César le 24 février. Rien d'étonnant au regard de sa glorieuse filmographie. Cependant, son passé ressurgit à la lumière de l'honneur qui lui est fait : il est toujours poursuivi aux États-Unis pour le viol d'une mineure en 1977. Ainsi, des associations comme Osez le féminisme ou encore la ministre du Droit des femmes Laurence Rossignol ont manifesté leur indignation, tandis que Gilles Lellouche s'insurge qu'on remette encore aujourd'hui cette histoire sur la table. Aurélie Filippetti, ancienne locataire de la rue de Valois, a également abondé dans ce sens sur France Info, tout en relativisant l'importance de la grand-messe du cinéma : "Il ne faut pas non plus donner plus d'importance que ça n'en a à une cérémonie télévisée et professionnelle sur le cinéma."
Visiblement embarrassée par le sujet, elle a également fait face à des propos violents. Sur Twitter, ses paroles ont provoqué la colère de celles et ceux qui s'opposent au fait qu'on mette à l'honneur un homme accusé de violences sexuelles sur mineure, cependant, la compagne d'Arnaud Montebourg se défend sur le réseau social : "Ce n'est pas moi qui l'ai choisi et je ne l'aurais d'ailleurs pas choisi mais je ne serai pas son procureur. Je ne suis pas son avocat. Par ailleurs, au nom de la défense des femmes, j'ai reçu des menaces de viol. Stop !"
Elle ne diffuse pas lesdites menaces de viol mais certains tweets qu'elle a reçus sont particulièrement virulents. Ce déchaînement de haine contre l'ancienne ministre montre à quel point le sujet est sensible et peut virer au lynchage, des deux côtés. Pour l'heure, ni l'académie des César ni l'actuelle ministre de la Culture Audrey Azoulay, ni même Roman Polanski lui-même n'ont pas réagi.