La chaîne BFMTV a licencié son journaliste emblématique Rachid M'Barki pour "faute grave", à l'issue de l'audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail, et a porté plainte contre X pour "corruption passive" et "abus de confiance" le mercredi 22 février, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février 2023 et dont a eu connaissance l'AFP.
La première chaîne d'information de France avait ouvert en janvier dernier une enquête interne en raison de ces soupçons. Ils concernaient des brèves diffusées sur l'antenne de la chaîne ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara occidental, pendant l'émission qu'il présentait, le Journal de la Nuit, de 00h à 04h30.
Selon ce communiqué, le contrat de Rachid M'Barki a pris fin le mardi 21 février 2023. "Ces investigations ont permis d'identifier plusieurs séquences, entre 2021 et 2022, qui ont été diffusées sans respect des process de validation et de la ligne éditoriale", peut-on notamment y lire, comme l'a publié sur Twitter un journaliste du Parisien.
"Ces manquements sont de la seule responsabilité d'un journaliste qui n'a pas respecté les règles en vigueur au sein de la rédaction", peut-on également découvrir. Une affaire qui n'est pas sans conséquence donc, et qui va amener quelques changements au sein de la chaîne d'information en continu. "Le groupe a par ailleurs décidé de renforcer encore ses dispositifs et contrôles actuels pour permettre une meilleure sécurisation des processus d'intégration de contenus et de suivi du contrôle à l'antenne", poursuit le communiqué.
"Ce cas isolé ne reflète en rien le travail exceptionnel et rigoureux exercé avec professionnalisme et déontologie par les 250 journalistes de BFM TV auxquels la direction réaffirme son soutien et sa confiance", est-il écrit pour conclure à ce sujet.
BFM est victime dans cette histoire
Cette affaire a débuté au mois de janvier dernier, moment où l'on apprenait que le journaliste historique de la chaîne, présent depuis 2005, était écarté des plateaux et de la rédaction depuis le 11 janvier. Très rapidement, les raisons de cette mise au ban ont été dévoilées. Rachid M'Barki était soupçonné "d'ingérence".
Interrogé par Politico, le journaliste avait admis avoir "utilisé des infos qui (lui) venaient d'informateurs" et qui n'avaient "pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction". Il rajoutait : "Elles étaient toutes réelles et vérifiées (...) Je n'écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n'avais pas l'impression que c'était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l'aurais pas fait".
Le directeur général de la chaîne info, Marc-Olivier Fogiel, avait tenu à réagir au micro de France Inter face à ces différents éléments : "Il n'y a pas de doute que BFM est victime dans cette histoire, quand l'un des nôtres court-circuite la chaîne hiérarchique, ça pose problème".