Réactualisation du 29 avril à 5h15 : La Suisse a été officiellement informée du rejet par la justice américaine d'une demande de jugement par contumace de Roman Polanski. "Oui nous avons reçu la décision" a indiqué à l'AFP Folco Galli, le porte parole du ministère de la justice suisse. Ce dernier n'a pas été en mesure d'indiquer le temps nécessaire pour que les autorités de son pays décident du sort du réalisateur. La cour d'appel de Californie avait confirmé le 22 avril la décision selon laquelle Roman Polanski accusé de "relations sexuelles illégales" avec une mineure en 1977, devait être présent lors de son juement.
Si la Suisse décide de l'extrader (on voit difficilement comment les helvètes pourraient prendre une décision contraire...) Polanski, 76 ans, aura la possibilité de déposer un premier recours devant le Tribunal pénal fédéral dans un délai de 30 jours. Les autorités suisses avaient déjà averti que la procédure, compte tenu des différents recours suceptibles d'être engagés par le cinéaste ou les autorités américaines, pourraient prendre jusqu'à un an...
A partir du moment où la Suisse a accepté d'appliquer le mandat d'arrêt international américain en septembre 2009 lors de l'arrivée du réalisateur du Pianiste à Zurich - alors que ce dernier se rendait en Suisse depuis de très nombreuses années, il y possède même le chalet où il est assigné à résidence - il va falloir beaucoup de talent et d'arguments juridiques aux avocats du réalisateur pour que cette demande d'extradition soit rejetée. La Suisse avait été accusée au moment de l'arrestation de Polanski d'avoir plus ou moins organisé avec les américains l'arrestation du réalisateur, dans le cadre d'autres intêrets importants en jeu entre les deux pays.
Verra-t-on dans quelques temps au petit matin, Polanski extradé vers les Etats-Unis, comme Noriega l'a été il y a quelques jours vers la France ?
23 avril :Roman Polanski, réalisateur impliqué dans une affaire de moeurs depuis plus de trente ans, est actuellement assigné à résidence dans son chalet en Suisse à Gstaad, après avoir été arrêté à Zurich par mandat extraditionnel en septembre 2009. Accusé de relations sexuelles illégales avec une mineure aux Etats-Unis en 1977 (il avait plaidé coupable), Polanski, qui a fui depuis les Etats-Unis, espérait être jugé par contumace, c'est-à-dire sans avoir à se rendre en Amérique pour assister à son procès. Toutefois, la cour d'appel du second district de Californie a statué sur cette demande et l'a rejetée.
C'est la seconde fois qu'une telle requête lui a été refusée. De plus, cette cour d'appel a rejeté la demande de la victime Samantha Geimer, aujourd'hui mère de famille quadragénaire, d'abandonner les poursuites. Elle souhaitait mettre fin à cette histoire qui hante sa vie depuis plus de trois décennies et se sent désormais victime du système judiciaire. Cependant, la justice américaine estime que Samantha Geimer n'a aucune légitimité, même en tant que victime, pour "dicter le cours d'une affaire criminelle".
De leurs côtés, les autorités suisses avaient précisé au mois de février qu'elles ne statueraient pas sur une extradition du réalisateur avant "une décision définitive de la justice américaine sur un jugement par contumace". Avec la position désormais claire des Etats-Unis, les Suisses ouvrent cette extradition. Polanski refuse l'extradition, estimant, d'après la lettre qu'il a fait parvenir au président américain par l'intermédiaire de Nicolas Sarkozy, que "les deux mois passés dans les prisons suisses, additionnés à ses quarante-sept jours d'incarcération de 1977 en Californie, à l'époque des faits reprochés, suffisent à couvrir la peine qu'il encourt aujourd'hui aux Etats-Unis. Et Polanski d'ajouter que son extradition n'aurait pour seul effet que de l'humilier dans les médias américains."
Voici l'une des stratégies des avocats américains du réalisateur du Pianiste et de The Ghost Writer qui tombe visiblement à l'eau. Néanmoins, l'extradition pourrait prendre du temps puisque le cinéaste pourrait engager différents recours. Ces avocats bataillent également pour l'abandon des poursuites en raison de vice de procédure. La bonne humeur du cinéaste qu'on avait pu voir lors d'un déjeuner dans son chalet a dû être altérée par cette nouvelle...