Une Charlotte Casiraghi en mode groupie, une Beatrice Borromeo étourdissante de beauté et d'amour, et une Alexandra de Hanovre en débutante virevoltante : incontestablement, le Bal de la Rose 2016, qui a vu Monaco devenir La Havane le temps de quelques heures grâce au génie de Karl Lagerfeld, restera dans les annales comme l'une des éditions les plus caliente du gala de bienfaisance annuel ! Après une première immersion en images au côté de la famille princière dans la Cuba reconstituée par le maître de la maison Chanel, place à la fête avec ce nouveau diaporama...
Il y a des premières fois qui ne s'oublient pas : on ne saura sans doute jamais si la princesse Alexandra de Hanovre, 16 ans, a eu droit au mojito proposé aux 800 convives à leur arrivée dans la réplique du fameux Café Taberna, institution de la Plaza Vieja, installée dans le Sporting de Monte-Carlo, mais on peut certifier, photos à l'appui, que la fille de la princesse Caroline a profité de sa soirée. Car ce Bal de la Rose 2016, premier rendez-vous mondain du calendrier en principauté, c'était un peu son Bal des Débutantes à elle : entourée de sa grande soeur Charlotte et de ses grands frères Andrea et Pierre Casiraghi, c'était sa première fois.
Leur maman, qui les avait déjà tous les quatre autour d'elle il y a quelques semaines à Paris au moment de recevoir ses insignes de commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres, était évidemment heureuse de les voir rassemblés pour le grand rendez-vous dédié à la Fondation Princesse Grace de Monaco qu'elle préside. Et, après un passage un peu formel - pour les photos d'usage des arrivées - dans le champ de cannes à sucre et son tapis de sucre roux "planté" par Karl Lagerfeld dans le hall du Sporting, elle a pu se réjouir de les voir s'abandonner à la fièvre caribéenne.
Sous l'impulsion du couturier allemand, ami intime de la princesse, la Salle des Etoiles ressemblait à s'y méprendre à La Habana Vieja, de grandes tables habillées de nappes multicolores aux fleurs voluptueuses baignant dans une mer turquoise s'étalant entre des façades à l'architecture typique des calles du coeur de la capitale cubaine et au pied d'une scène devenue un bar pittoresque. On se serait cru à un dîner à ciel ouvert sur la Plaza de la Catedral...
Si la chaleur de Cuba était au rendez-vous dans les assiettes, à la faveur d'un menu sucré-salé concocté par la Société des Bains de Mer (velouté de banane plantain au lait de coco, crevettes pimentées et coriandre, ceviche de vivaneau, purée de patate douce, maïs à l'avocat, aiguillettes de canard en rissole de cacao, mangue rôtie aux épices et enfin cigare en chocolat), elle s'est aussi insinuée dans les tympans et dans les veines des quelque 800 convives présents. Les jeunes membres de la famille princière n'ont pas été les derniers à se mettre dans l'ambiance, loin s'en faut... Tandis que beaucoup étaient encore attablés, la princesse Alexandra de Hanovre, à l'instar de son frère Pierre Casiraghi et sa femme Beatrice Borromeo, n'a pas hésité à laisser son autre frère Andrea avec son épouse Tatiana Santo Domingo pour investir la piste de danse. Vêtue d'une robe rose barrée d'un bandeau noir, l'adolescente a laissé observer sa grâce naturelle de patineuse artistique, tournoyant avec aisance comme si elle glissait sur la glace. A quelques centimètres d'elle, Pierre et Beatrice, à couper le souffle dans une robe bustier rouge vif, viraient aussi, étroitement serrés l'un contre l'autre, les yeux dans les yeux, éperdument amoureux. La belle journaliste italienne, qui a épousé son bien-aimé l'an dernier, a même achevé cette danse pendue à son cou, les yeux fermés, s'abandonnant au plaisir d'être entre ses bras...
Venue sans cavalier mais avec sa très bonne amie Juliette Maillot, Charlotte Casiraghi, elle, jouait plutôt les groupies du premier rang, au pied de la scène occupée à tour de rôle par le chanteur Pedro Lugo Martinez, éminent représentant du "son" cubain, et son groupe Son del Nene, puis par Damas, un orchestre féminin réputé dans le monde entier, l'ensemble Septeto Nabori et enfin Jowel et Randy, du duo Cubaton (pour Cuba et Reggaeton), qui ont mis l'ambiance jusque tard dans la nuit. Conquise, tantôt au côté du couturier Giambattista Valli, tantôt auprès de Khadja Nin, la jeune femme de 29 ans affichait un visage particulièrement enjoué et applaudissait généreusement. Dommage que la princesse Charlene, qui se déguisait récemment en chanteuse country pour les 70 ans de son père, ait manqué cela...
Au lendemain de cette soirée endiablée sur le Rocher, Charlotte Casiraghi était l'invitée événement du nouveau numéro de l'émission Le Supplément, sur Canal+. Ali Baddou est allée la rencontrer en principauté, à la Villa Paloma où sa mère se rend régulièrement pour découvrir les expositions du Nouveau Musée National de Monaco, afin d'évoquer avec elle sa passion pour la philosophie et la création à son initiative des première rencontres philosophiques de Monaco, qui ont eu lieu jeudi 17 mars. Revenant sur ce désir né dès le lycée de "faire quelque chose avec la philosophie" et partageant le regard fier qu'elle porte sur le dynamisme de la politique culturelle monégasque, l'ex-compagne de Gad Elmaleh, qui a choisi l'amour comme thème de ces premières rencontres, n'élude pas non plus les questions plus personnelles de son interlocuteur au sujet de l'influence de la pensée sur sa vie : "Au-delà de mon "destin", considère-t-elle, on est tous confrontés à une fragilité, à des événements personnels qui peuvent vous amener à vous interroger sur cette fragilité de la vie, sur ce qui peut vous ébranler (...) La philosophie n'est pas quelque chose qui vous procure de l'apaisement, qui vous donne un bien-être, ou même une thérapie. Au contraire, c'est une forme d'inquiétude permanente. Oui, je doute tout le temps. (...) On souffre tous quelque part d'être mis dans une boîte, d'être perçu d'une certaine façon, d'avoir quelque chose qui vous colle à la peau (...), des choses qui nous déterminent d'une certaine manière. Tout l'intérêt de la vie est de réussir à les dépasser."
"Ça me semblait évident de choisir le thème de l'amour, un thème central de la philosophie. La discussion philosophique sur l'amour n'implique pas que la sphère intime ou très subjective, mais aussi un questionnement par rapport à la justice, à la politique, à la religion... (...) La véritable rencontre est pour moi de plus en plus difficile, parce qu'elle implique de s'abandonner totalement à l'autre (...) On se jette dans un océan sans rivage quand on rencontre quelqu'un (...) L'autre nous échappe toujours, ne peut pas être possédé, il y a toujours une distance qui peut être vécue comme une menace (...) Il y a dans la promesse d'amour, inscrite, une forme de trahison." Le prochain épisode philosophique, prévu le 21 avril, sera consacré au don d'amour.
GJ