C'était LE match que les deux peuples rivaux attendaient. Choc d'une poule de la mort dans laquelle figure également l'Australie, ce match opposant l'Angleterre (qui accueille sa Coupe du monde) et les voisins-ennemis du Pays de Galles avait le parfum de petite finale. Outre l'honneur en jeu, le perdant savait d'emblée qu'une défaite conditionnerait sa qualification pour la phase finale...
Devant un Twickenham, temple du rugby anglais, plein à craquer, les Anglais auront pourtant tenu la victoire à bout de bras pendant les trois quarts de la rencontre. C'était sans compter sur des Gallois vaillants, bien que réduits par une multitude d'absences et, au cours du match, plusieurs blessures. Mais le duel avait déjà débuté dans les tribunes, aux hymnes nationaux. Lorsque God Save The Queen a retenti, les deux frères héritiers, William et Harry, n'ont pas hésité à donner de la voix alors que le frisson gagnait le spectateur. Mais lorsque l'hymne gallois a été à son tour entonné, Harry s'est fait silencieux et de marbre alors que son frère, venu assister à la rencontre avec son épouse Kate Middleton, chantait fièrement.
D'un côté, Harry supporter de l'Angleterre, lui qui est en plus, ambassadeur de la Coupe de Monde. De l'autre, William, fervent supporter du poireau gallois, tout comme sa dulcinée. La ravissante Kate, qui a laissé ses deux bambins à la maison le temps d'une partie de rugby mémorable, n'a pas tardé à trembler aux côtés de son mari alors Jonny May inscrivait le premier essai de la rencontre (27e, 16-6), pour le quinze de la Rose. Plus forts, mieux organisés, les Anglais filaient droit vers la victoire. Au plus grand bonheur d'un prince Harry très énergique en tribune.
Puis la machine anglaise a fini par s'enrayer. Récompensés par 20 bonnes minutes d'un rugby hargneux et volontaire, les Gallois sont revenus au score grâce à un superbe essai de Gareth Williams (71e, 25-25) qui a fait vibrer Twickenham, lequel ne s'attendait pas à voir les Diables Rouges mettre à mal les grands favoris de cette Coupe du Monde. Une dernière faute anglaise offrait à Biggar la pénalité de la victoire (75e, 25-28) devant un prince William comblé aux côtés de son épouse. Quant à Harry, il avait la tête des mauvais jours.