Réactualisation du 19 février 13h25 : Si la pièce fait un triomphe et que la distribution est très élégante ( plus que ce que l'on voit sur scène !) les proches d'Anna Nicole Smith ne voient pas cela d'un bon oeil, mais alors, pas du tout ! Larry Birkhead, ancien compagnon et papa de leur ravissante fillette Danniellyn, 4 ans, a fait savoir que les avocats gérant l'héritage de la star décédée avaient l'intention de porter plainte contre ce qu'ils appellent "un travail de tabloïd" rapporte TMZ.com. Encore une occasion de gagner de l'argent ?
le 18 février, nous écrivions :
Initié en 2008, le projet d'un opéra basé sur la vie dissolue et tragique d'Anna Nicole Smith avait de quoi surprendre. À 26 ans, elle épouse un milliardaire de 89 ans, ne touchera pas un centime après une longue lutte pour l'héritage et décédera à l'âge de 39 ans d'une overdose, en février 2007. Son dernier compagnon, Howard K. Stern, accusé de lui avoir fourni ces médicaments vient d'être blanchi par la justice.
Sex, drugs & opera...
Ce qui est d'autant plus étonnant, c'est qu'il est accueilli par le très prestigieux Royal Opera House de Londres qui d'ordinaire accueille plutôt Puccini, Rossini, Verdi ou Tchaïkovski.
La première a eu lieu mercredi soir devant une salle pleine à craquer et les premières photos du spectacle dévoilent un show époustouflant, coloré et trash. Trash parce que l'opéra n'épargne rien au spectateur : ni le passé de gogo danseuse d'Anna Nicole Smith, ni son penchant pour la drogue... Alcool, sexe, langage de charretier, pole dancing, tout y est !
Dans le rôle-titre, on retrouve la Hollandaise Eva-Maria Westbroek. Physiquement, on retrouve les formes pulpeuses d'Anna Nicole. Question voix, Eva-Maria est une soprano extrêmement respectée. L'année dernière, elle jouait Lady Macbeth de Mzensk à l'Opéra de Paris et les observateurs ne tarissaient pas d'éloges à son sujet.
Une figure de notre temps
Sur Radio 4, Mark-Anthony Turnage, qui signe la partition s'attend à surprendre les habitués du Royal Opera House : "C'est difficile de prévoir ce qu'ils penseront du spectacle, mais si vous pensez à Puccini ou Verdi, ce qu'ils faisaient étaient très ancrés dans leur époque. Anna Nicole était une figure globale. Quand elle est morte, elle était en première page du Financial Times. Quand avez-vous déjà vu une playmate du magazine Playboy obtenir ce genre de couverture ?"
Lauréat de quatre Laurence Oliver Awards (les Molière anglais), Richard Thomas signe le livret de l'opéra : "Il y a quelque chose de profondément excentrique et d'absurde dans cette histoire et je crois que l'opéra est idéal pour présenter des sujets extrêmes, avec un langage extrême, de manière absurde et magnifique... C'est ce qui est unique avec ce medium."
Elaine Padmore, directrice de l'opéra : "Notre devoir est d'aller plus loin dans cet art. La création d'opéra est en chute cruelle. C'est terriblement important pour nous de soutenir la création." Et sur scène, Eva-Maria Westbroek d'hurler en s'attrapant la poitrine à pleines mains devant un public sonné ! La créatrice Vivienne Westwood, qui vient de choisir la plantureuse Christina Hendricks comme égérie de ses bijoux, n'en a pas manqué une miette.
Six représentations, toutes complètes, sont prévues jusqu'au 4 mars. Le Royal Opera House propose une bande-annonce du spectacle où l'on revit le destin tragique de la star en caméra subjective. Une très belle vidéo mise en musique par le groupe Age of Consent, une bande-son bien différente de la tonalité jazzy de l'opéra.
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