Le 2 septembre, les médias relayaient le récit de la première femme ayant porté plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" contre le Levothyrox, un médicament notamment utilisé pour des problèmes liés à la thyroïde. Un scandale sanitaire en vue, à en croire le nombre de patients qui se disent, jour après jour, affectés par les effets secondaires de la nouvelle formule du médicament. Parmi eux, l'actrice Anny Duperey.
Sur un site associatif dédié à la thyroïde, la comédienne âgée de 70 ans a adressé une lettre publique à Agnès Buzin, la ministre de la Santé. Elle lui explique qu'elle est "traitée depuis une douzaine d'années pour hypothyroïdie, compensée jusqu'à ces derniers mois sans aucun problème, par la prise de ce médicament". "Je fus avertie par mon pharmacien du changement d'excipient dans le Levothyrox, ce qui ne m'a aucunement inquiétée, et j'ai continué à le prendre en toute confiance", raconte-t-elle, avant de faire état de "malaises très inquiétants" qui "sont alors apparus en rafale". "Pas une seconde je n'ai pensé qu'ils étaient la conséquence de ce changement de formule ! Aucune méfiance, poursuit-elle. Ce n'est que lorsque j'ai lu la pétition mise en ligne dernièrement que j'ai compris ce qui se passait..."
Comme si nous étions des imbéciles influençables
Dans sa lettre, l'actrice se dit "particulièrement révoltée" par des propos tenus par des professionnels laissant entendre que tout changement était anxiogène pour des patients "soumis, de par leur pathologie, à des 'troubles de l'humeur'". "Comme si nous étions des imbéciles influençables, des faibles d'esprit prêts à 'se faire des idées' pour un rien, tonne Anny Duperey. C'est insultant."
Celle qui est aussi romancière va alors faire étalage des maux dont elle souffre, détaillant soigneusement ces effets secondaires, allant des "maux de tête et vertiges – au point de demander à faire un echo-doppler de circulation cérébrale - à des "crampes au réveil, douleurs articulaires au niveau des hanches", une "faiblesse musculaire" qui a provoqué l'abandon de tout exercice physique, de "constants problèmes digestifs et intestinaux [...] qui vont jusqu'à s'avérer socialement handicapants", un grand "épuisement" – "tel que pour assurer une journée de tournage, je me vois contrainte de prendre moult cafés, ou du Guronsan pour 'tenir' la journée, après, je m'écroule", raconte-t-elle –, des "réveils nocturnes, avec impossibilité de se rendormir". Elle dit également avoir "fait par deux fois un contrôle sanguin - car je me sentais 'comme si' j'étais de nouveau en hypothyroïdie".
Ulcérée, Anny Duperey compte bien se servir de sa notoriété et de son expérience personnelle pour dénoncer la nouvelle formule du Levothyrox. "Les Français sont les seuls 'cobayes'", assure la comédienne, qui craint que ce scandale favorise "une sorte de 'marché noir de l'ancienne formule' à nos frontières, comme pour le tabac."
"Messieurs, Mesdames les journalistes, au nom de toutes ces victimes d'effets secondaires, alors qu'à ma connaissance NUL ne se plaignait de l'ancienne formule, investiguez, faites votre métier en cherchant quel est l'intérêt caché de cette honteuse manipulation", appelle la star, malheureuse et en colère après avoir été "contrainte d'ingurgiter un produit qui fait à présent plus de mal que de bien". "Nos responsables de la santé publique vous affirmeront que cette mauvaise humeur est due à la faiblesse de ma thyroïde... Evidemment", regrette-t-elle amèrement. Et d'ajouter : "Si l'un d'eux osait me rétorquer cela, je lui ferais bien avaler la plaquette et le carton avec !"
Après la publication de sa lettre, Anny Duperey a reçu le soutien d'Eva Darlan et Valérie Damidot. "A titre perso je vis la même galère et ce serait bien d'avoir des réponses concrètes", a commenté cette dernière sur Twitter.