Après le délirant Glamour à mort composé avec la complicité de Philippe Katerine et Gonzales, et son ardent successeur Diva Latina aux sonorités espagnoles, Arielle Dombasle prend une direction spirituelle avec un nouvel album né de sa collaboration avec Eric Lévi, créateur du projet musical Era. Premier extrait d'Arielle Dombasle by Era, une reprise incroyable du célèbre Ave Maria dont l'artiste vient à peine de finir le tournage du clip dans la magnifique église du Val-de-Grâce à Paris. Mais voilà que le curé de l'église crie au sacrilège sur l'antenne de France Info.
Buffet de campagne
Mardi 4 juin, la sublime Arielle débutait le tournage de son clip dans cette église du 5e arrondissement de Paris. Ce mercredi matin, le curé Emmanuel Dolle accuse la chanteuse de sacrilège. Il avait pourtant prévenu l'école militaire, en charge de l'église, qu'il ne souhaitait pas l'accueillir mais n'a pas été entendu. Mais ce qu'il reproche à Arielle Dombasle n'est pas sa reprise de l'Ave Maria sur des rythmes new age, mais plutôt son CV : "L'église du Val-de-Grâce, ce n'est pas le Crazy Horse !", martèle-t-il sur l'antenne de France Info, référence au spectacle donnée par Dombasle dans le célèbre cabaret parisien en février 2007. Très en colère, le curé accuse l'équipe de tournage d'avoir tourmenté les lieux : "Dans l'église on a installé un buffet comme pour une partie de campagne, il y a des chaises n'importe où, bref c'est la foire !" Il menace également de démissionner.
Dans un communiqué, l'évêque aux armées Luc Ravel écrit "déplorer les conditions de ce tournage" et qu'il fera "tout pour que la clarté soit faite autour des autorisations données et, en particulier, de la tenue à l'écart des responsables religieux". En revanche, il ne croit pas qu'il y ait eu profanation ou blasphème dans l'imagerie employée par la chanteuse dans son clip.
Une enquête de commandement est en cours, a indiqué mercredi à l'AFP le médecin-chef Denis Gutierrez, responsable de la communication du Service de santé des armées du Val-de-Grâce, soulignant qu'"il n'y a eu aucune atteinte au caractère sacré du lieu". "Le Service de santé des armées (SSA) présente ses excuses par ma voix si jamais on a pu choquer ou blesser les croyants", a-t-il dit.
Le producteur d'Arielle Dombasle, David Babinet, a fait part de son sentiment. Toujours sur France Info, il dit trouver "ça très inquiétant, parce qu'on est à une époque où la religion et l'intégrisme reviennent en force". "L'église qui est en manque d'ouailles devrait penser que dans ce film que nous sommes en train de faire, Arielle [...] ne fait que ramener des jeunes dans une église." Pour ce clip, la chanteuse a effectivement convié plusieurs jeunes gens de 18 à 28 ans à jouer à ses côtés. Pour le producteur, il n'a pas été question de suspendre le tournage, ni de bouleverser la sortie de l'album le 1er juillet.
Prière et opium
Pour sa part, Arielle Dombasle a indiqué à l'AFP qu'elle était "navrée", rappelant sa foi catholique qu'elle n'a jamais cachée. La chanteuse s'est déclarée toutefois "blessée" par "un a priori très fort": "L'aumônier a voulu voir dans ce tournage une profanation, me résumant à mes passages au Crazy Horse il y a plusieurs années", a-t-elle déploré.
L'inspiration de cet album, n'en déplaise à ce curé, est pourtant la prière sacrée : "Dès l'aurore de ma vie j'ai connu la prière. C'était un moment de recueillement que je croyais obligatoire. Enfant, je m'y appliquais, et déjà, j'en sentais les bienfaits sans trop savoir pourquoi. Mais c'est par l'enchantement de la musique que mes prières prirent leur véritable envol. J'étais tout à coup transcendée par l'effet des choeurs, des orgues et de l'harmonie qui résonnaient dans les églises et semblaient toucher au divin. Ces instants si précieux me sont devenus aussi nécessaires que l'eau et l'amour", explique Arielle sur son site officiel où l'on peut écouter en intégralité cet Ave Maria. Quand bien même, sur les réseaux sociaux, s'affrontent ceux qui défendent la chanteuse et ceux qui l'accusent de blasphème.
Ces derniers seront sans doute ravis d'apprendre qu'Arielle Dombasle vient de signer un film intitulé Opium sur les amours contrariées de Jean Cocteau et du jeune poète Raymond Radiguet, auteur du Diable au corps, emporté à 19 ans par une fièvre typhoïde mal diagnostiquée. Ce film ultra esthétique et musical, mis en scène avec la complicité de son ami Vincent Darré, présenté au dernier Festival de Cannes, réunit sur grand écran le couple Philippe Katerine et Julie Depardieu, Marisa Berenson, Valérie Donzelli et Grégoire Colin dans le rôle du poète...