Une semaine après le terrible attentat qui a coûté la vie à 84 personnes au soir du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice, les témoignages continuent de se multiplier et les hommages pleuvent. Le dernier en date, particulièrement émouvant, est celui de Nicolas Bedos, qui a pris la plume pour écrire "quelques mots de tristesse parfaitement dérisoires à ses camarades du Cours Saleya".
"Certes, le lieu et l'heure ne changent rien à l'affaire. Que ça meure à Roubaix ou que ça hurle à Amsterdam, le chagrin est le même, le sang n'a pas de passeport, les mères perdent des fils pareil, les amoureux des amoureuses, dans une semblable absurdité", a-t-il commencé sur sa page Facebook, où il a publié un texte vibrant d'émotion, avec le talent littéraire qu'on lui connaît. Le dramaturge et cinéaste de 36 ans est d'autant plus touché que c'est à Nissa La Bella qu'il a monté sa première comédie. Dès lors, la star du film Amours et Turbulences succombait au charme de la capitale de la Riviera...
"Ma toute première première. Le hasard d'un directeur m'avait collé Nice sur le coeur. Qui est resté fidèle à ce premier bonheur d'auteur. Mon choix d'adulte", a-t-il ajouté. Niçois par le coeur, le fils deGuy Bedos avoue alors y revenir à la moindre occasion, seul ou en amoureux. "L'été dernier, nous y étions. Les feux d'artifice, tout ça. La fiancée qui danse pieds nus au milieu des touristes étrangers. Aucun camion à l'horizon. Juste les étoiles, le rire des gosses et la promesse d'une nuit tendre. Jeudi dernier, j'ai fait faux bond à la promenade. Coincé à Paris par le montage du film qu'on a pondu là-bas", s'est-il souvenu. Malheureusement en une soirée, tout bascule.
Nicolas Bedos explique avoir "chialé cette fête mortelle" et, "tremblé pour eux, pour soi, pour nos souvenirs, pour l'Avenir. Ne pas en revenir qu'un monstre de malheur ait pu jouer ça dans CE théâtre. Voilà, fidèle à Nice. Dans la gaité comme dans les larmes. Même si ces mots ne servent à rien, si ce n'est à vous les dire", a-t-il conclu. Sur place, la ville et ses habitants portent leur deuil alors que les cérémonies se multiplient en mémoire des victimes innocentes d'un fanatisme idéologique et barbare.
Coline Chavaroche