Des copains de longue date et des vieilles connaissances, Florent Pagny en a retrouvé plus d'un et plus d'une, pour son dernier album, Tout et son contraire. Dans le lot, un revenant : Pascal Obispo.
Tandem soudé par une amitié fraternelle née avec l'album Savoir aimer (un single-titre signé Obispo) et consolidée par une collaboration durable émaillée de duos intenses (Y a pas un homme qui soit né pour ça, album Châtelet les Halles, 2000 ; On n'oublie pas d'où l'on vient, album 2, 2001), la belle entente avait volé en éclats pour une histoire de gros sous... En 2006, pour la première fois, on ne retrouvait pas trace d'Obispo dans les crédits de l'album Abracadabra.
Autant dire que la surprise fut belle lorsque l'artiste girondin fit subitement son retour en grâce dans la garde rapprochée (au côté de Marc Lavoine, Lionel Florence, etc.) de l'album Tout et son contraire, paru en 2010. Comme pour mieux entériner la réconciliation et célébrer les retrouvailles, les deux interprètes y partagent un duo : Je laisse le temps faire. Et tandis que Pascal Obispo apparaissait totalement radieux dans les webisodes de teasing, gratifiant son compère d'un "merci, M. Pagny", l'intéressé faisait table rase du passé et évoquait ce duo : "Nous avons réglé notre petit différend et nous nous retrouvons sur un titre en duo qui nous correspond bien. Le texte de Lionel Florence parle du sujet avec de l'humour et assez de recul pour que cela fonctionne."
Je laisse le temps faire (les concernant, il a donc bien fait les choses), duo à la ritournelle réconfortante, est le quatrième extrait de l'album Tout est son contraire, et vient de fournir le prétexte idéal aux deux amis de réaffirmer leur complicité, en tournant le clip qui l'illustre. Pagny et Obispo s'y régalent de nostalgie : ce n'est toutefois pas en 1997 qu'il faut remonter, mais en... 1962 ! Les deux artistes se sont en effet inspirés d'un grand classique du septième art : Un singe en hiver, chef-d'oeuvre d'Henri Verneuil mettant face à face, en Normandie, Jean Gabin en ancien combattant repenti de l'alcool et Jean-Paul Belmondo en pubard noyant l'indigence de sa vie affective dans l'alcool, pour quelques heures d'une camaraderie alcoolisée simplement magique et restée dans les annales.
C'est sur les lieux mêmes du film que Bébel-Pagny et Obispo-Gabin se sont donc rendus, à Villerville (fictive Tigreville dans le film), sur la côte fleurie, poussant la porte non pas du Stella mais du Cabaret Normand, pour s'en payer une bone tranche devant la caméra du réalisateur Mark Maggiori, qu'on ne présente plus (Superbus, Gaëtan Roussel, Cocoon, Brigitte...).
La suite est à découvrir en vidéo, avec ce clip réalisé exclusivement pour Internet.
G.J.