Les Inrockuptibles du 17 septembre 2014© DR
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Benoît Poelvoorde a clairement fait comprendre aux Inrocks qu'il ne voulait pas faire leur interview. Il a finalement accepté, à contre-coeur ("vous avez détruit presque tous les films que j'ai fait"), mais ce qui ne l'empêche pas de se livrer avec franchise et humour. La discussion a duré deux heures et plusieurs verres donc, et chaque réponse nous emmène toujours ailleurs. Le film dont il est le héros, 3 Coeurs, il en parlera peu ("Je vous préviens les chéris, 3 coeurs, je ne l'ai pas vu"), préférant parler de Game of Thrones ("Ça raconte tellement notre société").
Non, il n'arrête pas le cinéma. Il avait révélé à Sudinfo.be qu'il s'apprêtait à "arrêter le cinéma", du moins pour un moment, car il se sent "psychologiquement et physiologiquement épuisé". Le buzz était inéluctable, l'acteur a alors rectifié le tir. Sur Europe 1, l'acteur a même passé un coup de gueule : "La presse belge donnait même l'impression que j'allais mourir !" [...] Je vais très bien." Pas de mots sur une quelconque dépression. Il est catégorique sur une chose néanmoins, comme il l'explique aux Inrocks : "Le cinéma, pour moi, c'est du travail. Je suis arrivé à un âge où je me sens comme un employé. Je ne trouve plus aucun mystère à un tournage." Sur le plateau, il peut néanmoins nouer de belles relations, comme avec sa partenaire Chiara Mastroianni qui a elle avoué avoir été troublée par l'acteur originaire de Namur.
Qu'on se le dise : Benoît Poelvoorde n'est pas un cinéphile - il se voulait dessinateur -, il a vu beaucoup de films parce qu'il rentrait seul de l'internat le vendredi soir, sa mère travaillait, mais a vu de "ces merdes". "Je n'ai jamais voulu être acteur", clame-t-il de façon brute, expliquant ensuite qu'il a vu qu'il pouvait, depuis Les Randonneurs, "gagner pas mal d'argent sans rien foutre". Son rapport aux finances est pourtant complexe. Il sait qu'il va devoir payer les sous qu'il gagne : "mais pas ici, au royaume de Dieu", pourtant, il ne culpabilise pas. Lorsque Le Grand Soir, film punk de Kervern et Delépine a été présenté à Cannes, Poelvoorde dit aux réalisateurs : "Comment ? Vous, les mecs de gauche, vous allez montrer votre appel à la révolution dans ce temps du fric et de la vulgarité ?" Du coup, ils sont allés dormir dans un petit hôtel : "Moi, ça ne m'a pas empêché d'aller au Majestic."
On imagine que son débit de paroles est infini. Il parle de tout, vite. Son regard est à la fois lucide et survolté, notamment quand il défend Gérard Depardieu qui avait fait la couverture des Inrocks avec un titre en forme de nécrologie ("C'était Depardieu, 1948-2014") : "De se sentir autorisé à faire du mal à quelqu'un parce qu'on l'aime tellement. Moi, je préfère que vous ne m'aimiez pas. [...] Vous auriez dû faire une autre couve pour lui demander pardon." Des icônes comme le héros des Valseuses, il n'y en aura plus, affirme le comédien belge. Ce dernier est lui aussi, déjà légendaire.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Les Inrockuptibles du 17 septembre
Non, il n'arrête pas le cinéma. Il avait révélé à Sudinfo.be qu'il s'apprêtait à "arrêter le cinéma", du moins pour un moment, car il se sent "psychologiquement et physiologiquement épuisé". Le buzz était inéluctable, l'acteur a alors rectifié le tir. Sur Europe 1, l'acteur a même passé un coup de gueule : "La presse belge donnait même l'impression que j'allais mourir !" [...] Je vais très bien." Pas de mots sur une quelconque dépression. Il est catégorique sur une chose néanmoins, comme il l'explique aux Inrocks : "Le cinéma, pour moi, c'est du travail. Je suis arrivé à un âge où je me sens comme un employé. Je ne trouve plus aucun mystère à un tournage." Sur le plateau, il peut néanmoins nouer de belles relations, comme avec sa partenaire Chiara Mastroianni qui a elle avoué avoir été troublée par l'acteur originaire de Namur.
Qu'on se le dise : Benoît Poelvoorde n'est pas un cinéphile - il se voulait dessinateur -, il a vu beaucoup de films parce qu'il rentrait seul de l'internat le vendredi soir, sa mère travaillait, mais a vu de "ces merdes". "Je n'ai jamais voulu être acteur", clame-t-il de façon brute, expliquant ensuite qu'il a vu qu'il pouvait, depuis Les Randonneurs, "gagner pas mal d'argent sans rien foutre". Son rapport aux finances est pourtant complexe. Il sait qu'il va devoir payer les sous qu'il gagne : "mais pas ici, au royaume de Dieu", pourtant, il ne culpabilise pas. Lorsque Le Grand Soir, film punk de Kervern et Delépine a été présenté à Cannes, Poelvoorde dit aux réalisateurs : "Comment ? Vous, les mecs de gauche, vous allez montrer votre appel à la révolution dans ce temps du fric et de la vulgarité ?" Du coup, ils sont allés dormir dans un petit hôtel : "Moi, ça ne m'a pas empêché d'aller au Majestic."
On imagine que son débit de paroles est infini. Il parle de tout, vite. Son regard est à la fois lucide et survolté, notamment quand il défend Gérard Depardieu qui avait fait la couverture des Inrocks avec un titre en forme de nécrologie ("C'était Depardieu, 1948-2014") : "De se sentir autorisé à faire du mal à quelqu'un parce qu'on l'aime tellement. Moi, je préfère que vous ne m'aimiez pas. [...] Vous auriez dû faire une autre couve pour lui demander pardon." Des icônes comme le héros des Valseuses, il n'y en aura plus, affirme le comédien belge. Ce dernier est lui aussi, déjà légendaire.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Les Inrockuptibles du 17 septembre