Née en Argentine mais arrivée en France à l'âge de 3 ans, Bérénice Bejo a parcouru un chemin qui a de quoi rendre fier son père, réalisateur argentin qui a dû fuir son pays. : "J'aime l'idée que ce qu'il n'a pas pu continuer, je le poursuis, moi, et plutôt bien, c'est-à-dire avec plaisir et un peu de succès." Un peu, dit-elle dans les pages de Psychologies Magazine ? Avec un César de la meilleure actrice pour The Artist et un prix d'interprétation à Cannes pour Le Passé, on ne peut que reconnaître que la comédienne révélée par Meilleur espoir féminin a réussi. Ce n'est pas pour autant que sa tête enfle et dans son interview, elle se dévoile naturelle, simple et franche. C'est ainsi qu'elle parle de sa famille recomposée avec une fraîcheur charmante.
Bérénice Bejo forme un fort joli couple avec le réalisateur Michel Hazanavicius. Après l'avoir dirigée dans OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, et dans The Artist, il l'a filmée dans un contexte radicalement différent, celui de la guerre de Tchétchénie dans l'éprouvant The Search. Des artistes qui s'aiment et ont eu deux enfants, Lucien, 6 ans, et Gloria, 3 ans. "Je veux être là pour eux, avec eux, comme j'ai toujours senti mes parents l'être, explique-t-elle. C'est pour cela que je n'aurai pas plus de deux enfants, je veux pouvoir leur consacrer beaucoup de temps. Surtout qu'une semaine sur deux, j'ai quatre enfants puisqu'il y a les deux filles de Michel [Simone (16 ans) et Fantine (11 ans) dont la mère est la réalisatrice Virginie Lovisone, NDLR]."
À l'image de ses parents qui avaient chacune une fille lorsqu'ils se sont rencontrés, Bérénice Bejo a fondé une famille recomposée puisque son un homme était déjà papa à leur rencontre : "C'est étrange mais, pour moi, il était évident que j'allais vivre avec un homme qui aurait des enfants. Peut-être parce que j'ai deux demi-soeurs, que je connais les ex de mes parents et que je n'ai jamais eu aucun problème avec ça. J'ai la chance d'avoir deux belles-filles adorables, elles ne m'ont jamais rien reproché. Il n'y avait rien à me faire payer, d'ailleurs : lorsqu'on s'est rencontrés, Michel était déjà séparé de leur mère. Et sans doute que, n'ayant pas de sentiment de culpabilité, je suis d'autant plus tranquille avec elles. Bien sûr, je ne peux pas nier une différence dans ma relation avec elles et avec mes propres enfants, c'est physique. Cela dit, je les dispute tous de la même façon. (...) Mais je fais attention à ne pas me prendre pour leur mère."
Une relation visiblement sereine et épanouissante et dans son couple, la jalousie n'a pas raison d'être non plus : "J'ai déjà vécu avec un jaloux et j'ai décidé que ce sentiment ne serait plus jamais dans ma vie." L'amour comme moteur, comme on l'a vu dans leurs yeux tout récemment, lors de la conférence de presse du festival Kulture Sport le 24 novembre.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies
The Search, en salles le 26 novembre