Bérénice Bejo en couverture du magazine Elle du 21 juin 2013
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Elle l'assure : recevoir un prix d'interprétation à Cannes pour Le Passé n'a pas constitué pour Bérénice Bejo une revanche sur l'année 2011 et la récompense de Jean Dujardin qui l'avait éclipsée. Elle voit plutôt cela comme une consécration après avoir été dans l'ombre de l'Artist Dujardin qui a décroché l'Oscar du meilleur acteur, tandis qu'elle était reléguée dans la catégorie second rôle, même si sa performance méritait d'être reconnue de premier plan. Il n'y a pas de hache de guerre à enterrer, mais il y a le plaisir de sortir de l'ombre d'un réalisateur dont elle est l'amoureuse - Michel Hazanavicius - et de celle d'un partenaire qui a trusté tous les médias. En couverture du magazine Elle, la comédienne se confie avec un bonheur et une sincérité non dissimulés.
Bérénice Bejo, 37 ans et sublimissime sur les photographies de la revue féminine, revient, à la demande de la journaliste sur la folle période de The Artist où Jean Dujardin occupait beaucoup de place : "Je n'y suis pour rien... La presse a fait son choix, j'étais exclue [mais pas par tout le monde, NDLR]. Heureusement, le public et les gens du métier ont été bienveillants avec moi. 'Tu mérites autant ta place que Jean', me disaient-ils. J'ai senti tout cet amour. Comme je préfère ne pas être trop en avant, j'avais décidé que Jean Dujardin était mon écran total ! D'une certaine manière, il me protégeait. Au final, je l'ai bien vécu."
Le prix d'interprétation pour Le Passé d'Asghar Farhadi, Bérénice Bejo l'a reçu dans un contexte radicalement différent de celui de The Artist et du César de la meilleure actrice qu'elle avait obtenu : "Une semaine avant les César, je n'y croyais plus. Michel m'a dit : 'Il faut que tu y croies un tout petit peu parce que sinon, tu ne l'auras pas !' Et tous les soirs, je répétais : 'Je le veux, je le veux !' J'avais besoin qu'on me dise : on t'aime dans le film." Pour Le Passé, la situation n'est pas la même, car le long-métrage était une expérience collective : "Je ne voulais pas que les projecteurs ne soient braqués que sur moi." Sans fausse modestie, elle avoue avoir hésité à monter sur scène, et c'est pour cela qu'elle tenait absolument à ce que le réalisateur la rejoigne.
Avec Michel Hazanavicius, elle forme un couple solide, "dans le dialogue en permanence". Ensemble, ils ont eu deux enfants, Lucien, 5 ans, et Gloria, 1 an et demi. Originaire d'Argentine, un pays que sa famille et elle ont fui à cause de la dictature, elle transmet ses origines en parlant notamment espagnol avec ses enfants : "Voir ma grand-mère dialoguer en espagnol avec mon fils est la plus belle des scènes !" Naturalisée française, elle rapporte que son intégration a été facile en France, tout en précisant qu'elle a eu lieu avant la loi Pasqua de 1993 qui conditionnait l'obtention de la nationalité française pour les enfants de parents étrangers (une disposition d'ailleurs supprimée en 1998 par la gauche).
Bérénice Bejo, à l'affiche du Passé, et prochainement d'Au bonheur des ogres, profite de cette interview pour clarifier un point. Oui, elle a tourné dans OSS 117 : Le Caire, nid d'espions et dans The Artist sous la direction de son compagnon, elle jouera également dans son prochain film, The Search, mais non, elle n'est pas sa muse : "Et Michel déteste ça ! Le penser et le formuler est réducteur pour moi et pour lui. On ne fonctionne pas ainsi. Il se trouve que les personnages qu'il a écrits, par chance, me correspondaient. Mais je n'ai pas envie d'être sa muse. J'ai envie d'être une actrice avec laquelle il a envie de travailler. Une muse voudrait dire que Michel est tout-puissant, qu'il va prendre Bérénice Bejo et en faire quelque chose. En aucun cas, je ne suis sa matière première à partir de laquelle il construit un scénario."
Retrouvez 'intégralité de l'interview dans le magazine "Elle" du 21 juin
Bérénice Bejo, 37 ans et sublimissime sur les photographies de la revue féminine, revient, à la demande de la journaliste sur la folle période de The Artist où Jean Dujardin occupait beaucoup de place : "Je n'y suis pour rien... La presse a fait son choix, j'étais exclue [mais pas par tout le monde, NDLR]. Heureusement, le public et les gens du métier ont été bienveillants avec moi. 'Tu mérites autant ta place que Jean', me disaient-ils. J'ai senti tout cet amour. Comme je préfère ne pas être trop en avant, j'avais décidé que Jean Dujardin était mon écran total ! D'une certaine manière, il me protégeait. Au final, je l'ai bien vécu."
Le prix d'interprétation pour Le Passé d'Asghar Farhadi, Bérénice Bejo l'a reçu dans un contexte radicalement différent de celui de The Artist et du César de la meilleure actrice qu'elle avait obtenu : "Une semaine avant les César, je n'y croyais plus. Michel m'a dit : 'Il faut que tu y croies un tout petit peu parce que sinon, tu ne l'auras pas !' Et tous les soirs, je répétais : 'Je le veux, je le veux !' J'avais besoin qu'on me dise : on t'aime dans le film." Pour Le Passé, la situation n'est pas la même, car le long-métrage était une expérience collective : "Je ne voulais pas que les projecteurs ne soient braqués que sur moi." Sans fausse modestie, elle avoue avoir hésité à monter sur scène, et c'est pour cela qu'elle tenait absolument à ce que le réalisateur la rejoigne.
Avec Michel Hazanavicius, elle forme un couple solide, "dans le dialogue en permanence". Ensemble, ils ont eu deux enfants, Lucien, 5 ans, et Gloria, 1 an et demi. Originaire d'Argentine, un pays que sa famille et elle ont fui à cause de la dictature, elle transmet ses origines en parlant notamment espagnol avec ses enfants : "Voir ma grand-mère dialoguer en espagnol avec mon fils est la plus belle des scènes !" Naturalisée française, elle rapporte que son intégration a été facile en France, tout en précisant qu'elle a eu lieu avant la loi Pasqua de 1993 qui conditionnait l'obtention de la nationalité française pour les enfants de parents étrangers (une disposition d'ailleurs supprimée en 1998 par la gauche).
Bérénice Bejo, à l'affiche du Passé, et prochainement d'Au bonheur des ogres, profite de cette interview pour clarifier un point. Oui, elle a tourné dans OSS 117 : Le Caire, nid d'espions et dans The Artist sous la direction de son compagnon, elle jouera également dans son prochain film, The Search, mais non, elle n'est pas sa muse : "Et Michel déteste ça ! Le penser et le formuler est réducteur pour moi et pour lui. On ne fonctionne pas ainsi. Il se trouve que les personnages qu'il a écrits, par chance, me correspondaient. Mais je n'ai pas envie d'être sa muse. J'ai envie d'être une actrice avec laquelle il a envie de travailler. Une muse voudrait dire que Michel est tout-puissant, qu'il va prendre Bérénice Bejo et en faire quelque chose. En aucun cas, je ne suis sa matière première à partir de laquelle il construit un scénario."
Retrouvez 'intégralité de l'interview dans le magazine "Elle" du 21 juin