Bernard Lavilliers est en tournée dans toute la France avec son album, le très réussi 5 minutes au paradis. Il est notamment attendu aux Nuits de Fourvière le 27 juillet prochain. Dans VSD, en kiosques ce jeudi 31 mai 2018, l'artiste de 71 ans évoque l'aspect "social" de ses dernières chansons : "Je veux prendre le public par les couilles, lui dire des choses." Et c'est ainsi qu'il en arrive à exprimer son incompréhension face à la violente polémique qui a éclaté lors du retour sur scène, cette année, de Bertrand Cantat.
Après des bousculades et des provocations (notamment du chanteur à Grenoble) devant les salles où il était programmé, ainsi que de grosses polémiques pour sa venue dans certaines villes, Bertrand Cantat a décidé d'annuler toutes ses dates d'été en festivals et deux Olympia. Celui a été condamné pour le meurtre de Marie Trintignant continue pour autant de jouer. Bernard Lavilliers ne comprend pas cette polémique : "Quitte à choquer les gens, je crois à la rédemption. Un mec qui a fait son temps en zonzon, eh bien, il a fait son temps. Je ne comprends cette cabale contre Bertrand Cantat. Le mec a purgé sa peine. Pourquoi n'aurait-il pas droit à une seconde chance ? Mais bon, la violence, c'est la défaite de l'intelligence." Quelle violence ?
Sans doute son exposition en haut de l'affiche comme en couverture des Inrockuptibles est-elle insupportable pour la famille de sa victime ? Nadine et Jean-Louis Trintignant l'ont dit. François Cluzet et Samuel Benchetrit, pères de deux des quatre enfants de Marie Trintignant, l'ont dit et répété. Cette exposition fait mal aux enfants – Roman Kolinka, né en 1986 de Richard Kolinka ; Paul né en 1993 de François Cluzet, Léon, né en 1996 de Mathias Othnin-Girard et Jules Benchetrit, 20 ans – et aux proches de la regrettée actrice : "Qu'il chante, autant qu'il veut, lançait Benchetrit sur le plateau de LCI en mars. C'est sa façon de réapparaître qui est indigne et dégueulasse. (...) Ça me coûte de le dire, quand je vois Nadine Trintignant, cette femme qui est obligée à son âge, qui a perdu la femme qu'elle aimait le plus, son enfant, obligée d'aller sur les plateaux télé, révoltée [dans Stupéfiant, lundi 12 mars, NDLR], quand je vois mon ami Jean-Louis Trintignant, mon père spirituel qui ne s'est jamais remis de ça, quand je vois ses enfants si dignes, si jeunes, si beaux, baisser la tête en voyant l'autre connard sur des magazines de merde [la couverture des Inrockuptibles, NDLR], je trouve cette situation ridicule, c'est tout le temps indécent. Évidemment il a payé sa dette, c'est pas le problème ! C'est sa façon de réapparaître. Si on fait de la peine à une seule personne, il faut le faire autrement. Une seule personne c'est tout le monde. Et on parle de gens qui ont grandi sans leur mère."