C'est presque une promo en toute discrétion que vient de débuter Carla Bruni. Elle ne fait pas la couverture de Elle, comme en octobre dernier, ni celle de Vogue, comme en décembre. Pour parler de Little French Songs, le 1er avril dans les bacs, la chanteuse s'est d'abord confiée à Sophie Delassein, spécialiste de la chanson française, dans Le Nouvel Observateur, et dans Elle ce vendredi, sans en faire la une. Mais elle parle (bien) de son mari, de son physique et du temps qui passe et pose devant l'objectif de Kate Barry.
Dans Little French Songs, Carla dédie une comptine à la grossièreté (Le Pingouin), une lettre d'amour à la France (Dolce Francia de Charles Trenet), une chanson (Darling) à son ami François Baudot, parrain de son fils Aurélien, qui s'est suicidé en mai 2010... Comment l'album sera-t-il accueilli ? Si Carla reste philosophe - "Pour peu qu'il y ait un accueil, ce sera déjà ça" -, elle explique qu'avoir été première dame lui offre des opportunités qu'elle compte bien saisir : "Je pense que ça impacte énormément à l'étranger et d'une manière rayonnante. Ça m'ouvre les portes de pays dans lesquels je ne suis jamais allée et je vais profiter de cette chance pour aller y chanter." Et ici, où la presse n'est pas toujours tendre ? "Mais en France, pour l'instant, je n'ai pas trop l'impression, j'ai la chance de pouvoir parler des mes chansons. Et puis mon mari n'est plus président de la République, la page est tournée."
Plus président, mais toujours aussi sportif, fan de vélo et accro à la course à pied. Carla Bruni, elle, chante qu'elle "carbure" à la bière et aux gitanes : "Les gitanes, c'était pour la rime et la frime, je fume plutôt des blondes. Mais la bière j'adore, confie Carla. J'admire beaucoup les gens qui ont une hygiène de vie parfaite, qui se nourrissent de façon très équilibrée, mais moi, je n'en fais pas toute une affaire. Je suis un peu à l'ancienne, italo-française, et je ne suis pas contre une bonne blanquette et un verre de vin." Et c'est avec humour que l'ancien mannequin balaye la question de l'apparence : "C'est-à-dire que maintenant j'ai basculé du mauvais côté de l'âge ! Il n'y a plus rien à faire. J'ai lâché la rampe. [rires.]" Mais pas les feux de la rampe ni ceux de l'amour...
"Il n'y a que mon histoire dans cet album, résume Carla Bruni. De la première à la dernière chanson, je ne parle que de situations ou de personnes extrêmement proches. Je n'ai jamais écrit autrement. De toute façon, je prends ce qui me vient. Et c'est déjà miraculeux que quelque chose vienne..." La chanson dont tout le monde devrait parler, c'est évidemment celle qu'elle dédie à son époux, Nicolas Sarkozy, père de sa fille Giulia. Une chanson qu'elle a intitulée Mon Raymond : "C'est avant tout la chanson d'une amoureuse, la vision qu'elle a de son homme", résume Carla. Et sa vision est pour le moins épique : "C'est sûr qu'il a un côté viril, que la chanson tente de décrire. Mais il a aussi une douceur et une manière d'être bien à lui. Il est tout de même absolument unique. Ah ! Je dois dire que je suis folle de Raymond ! [Rires.] C'est tellement rare, c'est tellement de chance ! Quand on rencontre le grand amour, on sait bien qu'il n'y a pas hésiter." Et Carla se réclame d'une certaine espièglerie dans cette chanson, elle cite les Aristochats et sa BO très jazz comme influence principale du titre. Et qu'elle l'appelle Raymond ? "Je crois que ça le faire rire."
Carla Bruni, 45 ans à peine, chantera Chez Keith et Anita sur scène et en tournée à partir de cet automne.
L'intégralité de cette interview de Carla Bruni à découvrir dans les pages de "Elle", en kiosques le 15 mars 2013.