Grandeur et décadence du sportif... A la suite du classement de L'Équipe Magazine qui présentait ce week-end les sportifs tricolores les mieux rémunérés, on aurait tendance à croire que ces messieurs, et parfois ces dames, ont la belle vie, après avoir passé leur carrière à accumuler les millions. Mais la réalité est bien plus cruelle qu'on pourrait le croire, comme le révèle L'Équipe Mag...
Gloire et faillite
Et la France n'est pas épargnée puisque l'une de ses plus éminentes représentantes du ski alpin s'est retrouvée ruinée à l'âge de 30 ans à peine, au moment de prendre sa retraite. Carole Merle, française la plus titrée de l'histoire avec 22 victoires et 6 petits globes de cristal en Coupe du monde, avait confié la gestion de son patrimoine à son oncle, notaire de son état. Ce dernier lui faisait signer ses contrats la veille des compétitions, lorsque la jeune femme était sous pression... Résultat de la gestion de cet oncle indélicat : 3,5 millions d'euros de perte, soit l'ensemble de ses gains en compétition. Au terme de sa brillante carrière en 1994, Carole Merle avait accumulé 10,5 millions d'euros de dettes.
Le football victime de son succès
Pour quelques superstars adulées aux comptes en banque bien garnis, combien de sportifs en faillite personnel ? En Angleterre, les footeux sont les premières victimes de la banqueroute personnelle. Une étude très sérieuse menée par l'association Xpro qui vient en aide aux joueurs de la Premier League en difficulté révèle une triste réalité : "Trois joueurs sur cinq sont en situation de banqueroute cinq ans après la fin de leur carrière et un joueur sur trois a divorcé dans l'année qui suit. Ils se laissent abuser par des personnes mal intentionnées et prennent de mauvaises décisions. 70% des investissements qu'ils réalisent se révèlent être des échecs. Les footballeurs, par leur richesse et la rapidité de leur carrière, sont des cibles faciles." Une étude menée sur 30 000 joueurs touchant au moins 35 000 euros par semaine a ainsi été conduite pour attirer l'attention sur ce phénomène qui semble de plus en plus fréquent dans le monde du ballon rond, son symbole le plus parlant étant sans aucun doute Paul Gascoigne, qui il y a peu défrayait la chronique en apparaissant dans une vidéo, victime des ravages de l'alcool.
Les stars de la NBA ruinées
Le foot n'est pas le seul sport touché par les faillites personnelles malgré les millions accumulés. La NBA, où les contrats apportent des centaines de millions d'euros aux joueurs n'échappent pas à la spirale infernale. Mauvais placements, achats frénétiques, dépenses fastueuses, entourage cupide... Les plus grandes stars de la NBA se sont retrouvées au fond du trou à l'image de Scottie Pippen, ancien lieutenant de Michael Jordan aux Bulls, délesté de plus de 90 millions d'euros depuis la fin de sa carrière, qui aujourd'hui remonte la pente grâce à son ancien club. Citons également Dennis Rodman ou encore Antoine Walker, dont les 85 millions d'euros de gains en carrière ont disparu en deux ans, entre achats compulsifs, voitures de luxe, dettes de jeu et entourage généreusement arrosé. Allen Iverson, autre joueur emblématique de la prestigieuse ligue, a lui connu une perte avoisinant les 113 millions d'euros. Divorce ruineux, folie dépensière et générosité démesurée, l'ancienne gloire de Philadelphie se voit aujourd'hui obligée de vendre ses biens pour rembourser ses dettes.
D'autres sports sont également victimes de chutes financières impressionnantes. Evander Holyfield, du fait de mauvais placements, de multiples divorces et de pensions alimentaires, a perdu plus de 190 millions de dollars, l'obligeant à mettre aux enchères ses souvenirs les plus précieux pour combler une partie de ses dettes. Même son de cloche pour le grand golfeur John Daly. Accro au jeu, le golfeur a perdu plusieurs millions dont une fois 1 million en deux heures dans un casino de Las Vegas. Quatre divorces et le recours à des prostituées lui auront coûté entre 38 et 46 millions d'euros comme il le confiait dans son autobiographie.
Comme quoi, l'argent ne fait pas le bonheur. Ou pas toujours du moins...