Un roi qui a un enfant caché ? La belle affaire, penseront les historiens pour qui l'événement n'en est pas un tant le passé regorge d'intrigues de ce genre. Notre Roi-Soleil, Louis XIV par exemple, a eu pas moins de 26 rejetons, dont six seulement avec son épouse légitime. Les autres ? Des bâtards, ainsi qu'on les qualifiait à l'époque, terme péjoratif remplacé depuis lors par celui d'enfant naturel. Sans remonter aussi loin dans la chronologie, Albert de Monaco a eu lui-même deux enfants dits illégitimes : Jazmin Grace et Alexandre, largement reconnus depuis par leur père biologique dont ils portent désormais le nom... L'affaire semble en revanche bien plus mal engagée en ce qui concerne un dénommé Simon Dorante-Day, convaincu d'être le fils caché du roi Charles et de la reine consort Camilla !
Lorsque l'on ouvre la page Facebook de cet Australien de 57 ans, son bandeau de présentation ne fait pas mystère de ses prétentions. Sa tête y apparaît en couleur, au premier plan. Au second plan, en monochrome, une photo de Charles datant d'il y a une vingtaine d'années. Le montage est réussi. La ressemblance saisissante. Pour ajouter à la crédibilité de son histoire, l'homme a mentionné sa signature. En toute simplicité, il s'autoproclame "Prince Simon".
Facebook, c'est là que le prétendant au titre a débuté son combat, dans l'anonymat d'abord, postant d'innombrables photos de lui, accompagnées de portraits de Charles, de sa femme Camilla, mais aussi de William ou de Harry -qui vient de retrouver Meghan après une séparation- dans des postures qui évidemment privilégient les similitudes. Jusqu'à ce que le 23 avril 2021, le Daily Mirror ne s'empare de l'histoire, lui donnant une résonance mondiale. Ce jour-là, Simon Dorante-Day accorde une interview au quotidien anglais...
Cet ingénieur en électronique et en télécommunications, père de neuf enfants, affirme avoir été conçu au milieu des années 1960 par Charles et Camilla. Il dit avoir été ensuite adopté par une famille qui a été au service des Windsor. Pour étayer son propos, voici ce qu'il avance...
Né le 5 avril 1966 à Gosport, près de Portsmouth au Royaume-Uni, Simon Dorante-Day raconte avoir été adopté à l'âge de huit mois par un couple d'Anglais, Karen - décédée depuis à sa plus grande joie- et David Day. Ses grands-parents adoptifs, Winifred et Ernest Bowlden, auraient tous deux travaillé pour la reine Élizabeth II et le prince Philip au sein de l'une de leurs résidences royales. Ernest Bowlden aurait même reçu la Médaille du Service Impérial pour services rendus à la Couronne.
Selon Simon, sa grand-mère lui aurait révélé à de nombreuses reprises qu'il était l'enfant de Camilla et Charles. "Elle ne l'a pas simplement suggéré, elle me l'a dit sans détour", jure-t-il. Ses recherches personnelles l'auraient en outre conduit à découvrir que Charles et Camilla se seraient rapprochés dès 1965 alors qu'ils n'étaient qu'adolescents. Pour appuyer ses dires, l'Australien prétend qu'à l'approche de sa naissance, Camilla aurait disparu de la scène britannique pendant au moins neuf mois, tandis que Charles aurait été envoyé en Australie, peut-être pour étouffer un potentiel scandale. Des affirmations contredites par l'histoire officielle.
D'après lui, un historien aurait déclaré que l'hôpital mentionné sur son acte de naissance n'aurait enregistré aucune naissance durant la décennie où il est né. Il avance également l'idée que les noms des parents inscrits sur son certificat de naissance seraient fictifs, renforçant ainsi le mystère entourant ses origines. Simon raconte par ailleurs avoir des souvenirs d'enfance où il se voit emmené dans des maisons autour de Portsmouth. Là, assure-t-il, il passait du temps avec une femme qu'il croit être Camilla, tandis que des agents de protection et ses parents adoptifs attendaient à l'extérieur.
Il ajoute que ses prénoms, Simon Charles, lui auraient été donnés par ses parents biologiques. "Ma mère adoptive m'a dit que c'était une condition de l'adoption que mon nom, Simon Charles, reste le même, que mon deuxième prénom ne change pas", explique-t-il en ajoutant que "Charles et Camilla avaient à l'époque un ami proche nommé Simon."
L'homme va même jusqu'à prétendre que Lady Diana était au courant de son existence, et que peu avant sa mort, dont les causes sont toujours sujettes à polémique, en août 1997, la princesse était sur le point de "rendre l'affaire publique". "En fin de compte, je suis juste un homme qui cherche ses parents biologiques, et tous les chemins me mènent à Charles et Camilla", conclut Simon Dorante-Day, convaincu que toutes ces coïncidences ne sont que la preuve de ce qu'il avance.
Mais des preuves, il en faudra un peu plus pour que les parents putatifs reconnaissent cette paternité. Charles et Camilla sont d'ailleurs restés silencieux face aux nombreuses lettres que Simon leur a adressées. Comme celle qu'il a envoyée avant le sacre de Charles : "En cette veille de votre couronnement, (...) j'espère que vous êtes enfin satisfaits. Peut-être que maintenant que vous avez atteint votre objectif, vous pouvez vous regarder dans le miroir et vous rappeler que cela a coûté et coûte encore aux autres pour que vous réussissiez. Bien sûr, je suis déçu que mon problème n'ait pas pu être résolu avant que vous ne montiez sur le trône, mais je pense qu'avec le temps, cela en dira plus sur le mal qu'a fait la monarchie que sur ce que j'ai fait moi..."
Après cette attaque virulente, l'auteur de la missive poursuit sur le ton de la supplique. "Cependant, maintenant que vous êtes roi et reine consort, je vous demande à tous les deux de prendre un moment pour réfléchir et vous exhorte à résoudre mon problème une fois pour toutes." (...) "Peut-être que maintenant vous pouvez tous les deux vous montrer francs et admettre quand vous vous êtes rencontrés pour la première fois. (...) Il n'y aurait pas de meilleure façon de commencer votre règne." Vindicatif et revanchard, l'auteur de la lettre conclut en confiant qu'il ne regardera pas le couronnement. "Vous êtes peut-être roi, mais vous êtes un homme faible qui reste les bras croisés pendant que d'autres subissent les conséquences", lâche-t-il pour finir avant de signer de ces trois mots. "Votre fils aîné"
Trois mots qui signifient rien moins que si la filiation était un jour prouvée, en tant qu'aîné, Simon serait le prince héritier, devant William et Harry, ce qui représentent une énorme fortune. C'est la raison pour laquelle il continue de se battre. Il y a quelques mois, il affirmait pouvoir compter sur l'aide de Harry pour prouver son combat. Convaincu sans doute que loin de l'Angleterre Harry serait sensible à sa bataille, il était persuadé que le mari de Meghan accepterait de se soumettre à un test ADN. À l'heure où nous bouclons ces lignes, "Prince Simon" attend encore.