Christian Clavier a coulé des jours heureux en Corse, enfin pas toujours heureux. Propriétaire d'une villa située dans la magnifique région de Porto-Vecchio et plus précisément dans le lotissement privé Punta d'Oro, le célèbre acteur de 71 ans s'est parfois frotté aux nationalistes corses qui ne voyaient pas d'un très bon oeil l'installation de la star des Visiteurs et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? sur leur île.
En août 2008, Christian Clavier a connu quelque désagréments lorsque des nationalistes ont débarqué subitement dans son jardin ! Mais cela ne s'était pas arrêté là... Quelques semaines plus tard, l'acteur avait reçu une lettre de menaces. Pendant des mois, la villa et ses abords avaient été surveillés par des gendarmes, qui continuaient toujours à y effectuer des rondes régulières. En novembre de la même année, dix nationalistes corses ont été condamnés à 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Ajaccio pour avoir occupé le jardin de la villa de Christian Clavier alors que le parquet avait requis 2 000 euros d'amende contre les militants, qui encouraient un an de prison et 15 000 euros d'amende pour "violation de domicile".
Echaudé par tous ces ennuis et ces menaces, la star du film L'Enquête corse décide de mettre en vente sa villa en 2010 et confie celle-ci à l'agence immobilière du golfe pour un prix inconnu, mais dont les estimations varient autour de 10 millions d'euros. La villa est décrite comme un bien "exceptionnel". "100 m2 carré habitables, les pieds dans l'eau, vue mer", avançait à l'époque Europe 1 en reprenant l'offre. C'est finalement 8,5 millions d'euros que Christian Clavier obtient de la vente de sa maison, faisant alors une plus-value de 4,1 millions d'euros avance aujourd'hui L'informé.
Sont liés à cette vente très bien opérée l'acquittement de l'impôt sur les plus-values des résidences secondaire (selon les calculs de L'informé 1,3 million d'euros environ, en fonction de l'année d'achat) mais aussi la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus à laquelle Christian Clavier est assujetti. Deux sujets sur lesquels l'acteur n'est absolument pas d'accord !
L'informé fait aujourd'hui état de la guerre judiciaire entamée depuis plusieurs années par Christian Clavier au fisc français. L'acteur français maintient corps et âme qu'il est exonéré cet impôt sur les plus-values pour deux raisons : il n'était plus résident fiscal français mais britannique au moment de la cession et de plus il n'avait pas loué sa ville et en possédait la libre disposition.
Faux lui répond Bercy, arguments à l'appui ! Oui Christian Clavier a bien vendu son appartement parisien boulevard Raspail et a acheté une maison à Londres en juin 2012 mais Bercy relève que l'acteur "a transporté les deux tiers de ses biens vers un autre appartement... parisien, loué par sa société britannique Farce Ltd", détaille L'Informé. Et c'est alors que Bercy se concentre sur cet appartement parisien et découvre de nombreuses factures qui semblent montrer que Christian Clavier y passait énormément de temps... De plus, la star des Visiteurs aurait effectué de multiples achats en Corse, ce qui prouverait alors qu'il ne résidait pas en Angleterre autant qu'il l'affirmait. Dernier point, Christian Clavier a loué sa villa contrairement à ses déclarations, 15 jours via l'agence Sotheby's, pour un montant de 45 000 euros de loyers.
Autant d'éléments qui ont poussé Bercy à infliger un redressent fiscal le mari d'Isabelle de Araujo en 2014...
Suite de ce long feuilleton judiciaire en 2020 et 2022 lorsque le tribunal administratif de Paris puis la Cour administrative d'appel ont tous les deux validé le redressement fiscal. Sauf que le Conseil d'État vient en partie de donner raison à Christian Clavier. L'Informé révèle en effet dans son enquête que le point de la libre disposition du logement est remis en question. "La rapporteure publique a notamment estimé que 'lorsque la mise en location demeure négligeable, il [...] paraît possible d'en faire abstraction, et [...] il [...] semble que l'exonération ne devrait pas être compromise'. La plus haute juridiction administrative a même condamné l'État à verser 2 000 euros à Clavier en réparation de cette erreur de droit", apprend-t-on.
Installé depuis 2018 en Belgique, officiellement, Christian Clavier recevra le 11 décembre prochain la Légion d'honneur des mains d'Emmanuel Macron et sera à l'affiche en février prochain de la comédie Cocorico aux côtés de Sylvie Testud.