Il ne cesse de se réinventer. Parfois drôle, parfois tendre, Daniel Auteuil nous a décroché une larme de beauté et de nostalgie en 2019 dans le film La belle époque, de Nicolas Bedos. S'il a cette capacité à avoir mille visages, c'est parce que le comédien a eu tout autant de vies... et qu'il en redemande ! "La seule chose qui ne change pas, c'est l'appétit. On en voudrait encore plus, a-t-il expliqué dans les colonnes du Figaro le 3 décembre 2020. J'ai servi pleinement mon métier avec le théâtre, la télévision, le cinéma. J'ai tout fait. J'ai été danseur nu à l'Elysée Montmartre, comique sur les boulevards, aujourd'hui troubadour. Ma foi, j'ai une vie bien remplie..."
Je suis frustré, mon travail a été interrompu
Malheureusement, la crise sanitaire et les confinements qui sont allés avec l'ont privé de travail, lui et tant d'autres artistes. Adieu Monsieur Haffman de Fred Cavayé, dans lequel il a joué au côté de Sara Giraudeau, ne sortira qu'en novembre 2021 alors qu'il était prévu pour janvier. Son spectacle musical, Déjeuner en l'air, n'a pu être joué que dans une dizaine de villes l'année dernière avant d'être coupé en plein élan créatif - il espère reprendre au mois de mars. "Je suis frustré, mon travail a été interrompu, regrette-t-il. Il n'y a rien d'autre à faire qu'à attendre. Je suis un peu comme un pompier qui attend qu'on lui dise : 'Allez hop !' pour mettre le casque et y aller."
Ma mère avait pour moi une ambition plus sérieuse
Encore un peu de patience. Prochainement, les spectateurs le retrouveront dans les salles et sur les écrans. Pourtant, plus jeune, Daniel Auteuil n'était pas destiné à devenir acteur. Ses parents, des chanteurs lyriques, refusaient que leur enfant connaisse lui aussi le hasard, l'incompréhension et la précarité. "Ma mère avait pour moi une ambition plus sérieuse, rêvait d'un métier stable, dans une mairie ou une banque où le travail serait sûr, précise le comédien de 70 ans, lui-même père et grand-père. Elle n'avait pas prévu que plus rien jamais ne serait sûr. J'ai fait le bon choix en lui désobéissant." On ne peut que confirmer humblement...
Retrouvez l'interview de Daniel Auteuil dans le journal Le Figaro du 3 décembre 2020.