Cinéma, théâtre, littérature... A 35 ans, Disiz a déjà touché à tout. Mais l'ancien "rappeur rigolo" de J'pète les plombs revient à la musique avec la sortie d'un très attendu nouvel album (le neuvième !), Trans-Lucide sorti lundi 3 mars, sur le prestigieux label Def Jam. Un disque qui a pourtant bien failli ne jamais voir le jour...
Il y a quelques années, Disiz a failli tout arrêter. La raison ? Son image de rappeur léger. Une étiquette dont il a hérité après un seul et unique tube, J'pète les plombs. Le titre est diffusé à l'époque en boucle sur M6 et Skyrock, mais aux antipodes de son répertoire, ce qui le met "mal à l'aise". Mais s'il a failli tout arrêter, c'est également à cause de problèmes plus personnels. "J'ai été racketté par des gens qui habitaient à côté de chez moi, explique-t-il dans les pages de VSD. Ils pensaient que, comme j'étais souriant à la télé, ça devait être facile de me menacer, mais je n'ai cédé en rien", assure-t-il, précisant que les 600 000 singles vendus à l'époque représentaient en effet "un peu d'argent".
En 2009, Disiz annonce donc qu'il arrête le rap avec l'album Disiz The End, "écoeuré" et en plein "burn out". L'ex-enfant chéri du rap se plonge alors dans ses études de droit, la boxe et la littérature, en publiant deux romans et s'essaye même au rock. Problème, ces nouveaux horizons artistiques sont accueillis avec scepticisme. Entre un milieu rock qui l'a "nié" et un passage dans On n'est pas couché - émission dans laquelle il est revenu hier soir - où le jeune auteur voit Eric Zemmour et Eric Naulleau "sortir les bazookas", comme il le raconte à l'AFP, Disiz traverse quelques épreuves.
Heureusement, le théâtre va lui ouvrir ses portes. "Les gens les plus ouverts et qui m'ont accueilli sans condescendance, ce sont les gens du théâtre", raconte-t-il à l'agence. Aux côtés de Denis Lavant, l'artiste joue notamment Othello, une expérience marquante mais "très dure". "Il y a une réelle exigence [...] tu ne peux pas te reposer", confie le père de quatre enfants (deux garçons et deux filles de 6 à 12 ans) à VSD. Dans un des morceaux extraits de son album Echo, Disiz (de son vrai nom Sérigne M'Baye Gueye) explique qu'il a épousé son amour de jeunesse, Thioubado, pour "construire ce qu'il n'avait pas eu".
Mais désormais, Disiz se tourne à nouveau vers le rap. Une façon de retrouver sa "zone de confort", même si l'artiste ne veut plus retomber dans certains pièges comme parler de la banlieue à la télévision. "On n'est ni des sociologues, ni des journalistes, on est des artistes. J'ai un regard d'artiste, pas de spécialiste. Et donc même si je sais de quoi on parle puisque j'y habite, je ne suis pas forcément le mieux placé pour parler de la banlieue", assure-t-il, toujours Extra-lucide. Dans le rap mais loin du bling-bling de ses pairs - il vit toujours à Evry et se déplace en RER... depuis qu'il n'a plus de permis - Disiz compte toutefois toujours utiliser sa plume pour la littérature puisqu'il prépare également un roman d'amour.