Cédric Jubillar est le suspect numéro 1 dans la disparition de son épouse Delphine, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Marié depuis 2013 avec l'infirmière du Tarn, père de leurs deux enfants Louis et Elyah, il est le dernier à l'avoir vue vivante. Au mois de juin 2021, il a été mis en détention provisoire pour homicide par conjoint au sein de la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses, la justice estimant avoir suffisamment d'éléments à sa charge. Les avocats du peintre-plaquiste estiment quant à eux que cette situation est abusive puisqu'il n'y a aucun aveu ni aucun corps qui a été retrouvé. Dans son entretien avec un psychiatre en prison, l'artisan a accusé les surveillants pénitentiaires de "vouloir le pousser au suicide".
Au mois d'avril 2022, l'expertise psychiatrique de Cédric Jubillar a été versée au dossier judiciaire et Le Parisien en a obtenu des extraits. Cette entrevue, qui s'est déroulée en deux fois, permet de dessiner un portrait précis de l'homme accusé de la disparition de sa femme, dominé par l'égocentrisme, l'immaturité et les addictions - aux jeux en ligne et au cannabis. Il profite de son côté de cette rencontre pour se plaindre de ses conditions de détention. Il a ainsi affirmé que les surveillants sont "injustes et méprisants". "Ils vont me pousser au suicide", a-t-il ajouté, évoquant les contrôles qui sont effectués la nuit, lumière allumée. Addict au cannabis, il doit aussi supporter la brutalité du sevrage. En effet, il affirme se battre mentalement contre le manque de THC (le principe actif du cannabis) : "Tout se passe dans la tête, il faut se fixer des objectifs, c'est le mental, il faut garder la tête haute..."
Durant son deuxième entretien qui a eu lieu quelques mois après le premier, Cédric Jubillar a de nouveau poussé un cri d'alerte concernant sa situation en prison en ciblant notamment le fait d'être dans le quartier d'isolement. Une injustice selon lui : "Je ne suis pas un violeur, une balance, un homosexuel... Je suis un criminel comme les autres." Des déclarations surprenantes de la part d'un homme qui clame son innocence depuis le début de son incarcération. Le 18 juin prochain, le juge des libertés et de la détention fera savoir sa décision sur le statut de ce présumé coupable.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.