Le soir du bal de fin d'année au collège Desaix à Tarbes ce 4 juillet 2022, l'absence de deux professeurs interrogent. Dans la nuit, la tragique information est alors révélée par un mail de l'établissement : ils ont été retrouvés tués par balles dans le village de Pouyastruc où habitait l'un d'eux. À la sidération, succède l'immense chagrin, ces personnes étaient particulièrement appréciées dans leur métier.
Les premières déclarations de membres du collège sont unanimes sur les victimes : Aurélie Pardon, enseignante de français de 32 ans et mère de deux enfants, et Gabriel "Gaby" Fourmigué, professeur d'éducation physique et sportive âgé de 55 ans qui avait deux filles, étaient impliqués dans leur métier et très aimés. Dans Le Parisien, deux élèves de troisième ont témoigné : "C'était quelqu'un de dynamique, heureuse, qui propageait la bonne humeur en classe. Gabriel Fourmigué était, quant à lui, drôle, qui portait ses élèves au meilleur niveau." D'anciens parents d'élèves ajoutent : "Ce sont nos filles qui nous ont appris le drame lundi soir. Elles sont effondrées." Une cellule d'écoute a été mise en place au sein de l'établissement.
"Tellement gentil", "prof rayonnante"...
"Gaby" est, dans tous les articles de presse, décrit comme "un super gars, apprécié de tous et sans histoire". "Tout le village est sous le choc, tout le monde ici connaissait Gaby, toujours chaleureux, toujours prêt à rendre service. On ne comprend pas ce qui s'est passé et cela plonge deux familles dans la douleur", a confié au Parisien Michel Pailhas, le maire de Pouyastruc. Un sportif originaire de Condom dans le Gers. Sa ville est sous le choc, lui qui a été formé à la société athlétique condomoise (SAC) et avait été sélectionné en équipe de France de bobsleigh pour les Jeux Olympiques d'hiver en 1992 et en 1994. Il avait décroché une médaille d'or de champion du monde juniors dans cette discipline.
Les habitants de Condom le décrivent comme quelqu'un d'attaché à sa ville et le maire de la commune a déclaré à La Nouvelle République des Pyrénées : "Sa mère habitait sur la route d'Auch et jusqu'à son décès, il y a cinq ans, Gaby et ses filles venaient souvent la voir. Il était là régulièrement, mais c'était quelqu'un de discret, un garçon extrêmement simple, connu pour sa gentillesse." L'émotion est lisible dans les mots de la présidente de la SAC Carole Fratus : "Personne ne mérite ça, mais lui encore moins qu'un autre, il était tellement gentil."
Le témoignage concernant Aurélie Pardon, mère de deux enfants en bas âge, est aussi particulièrement émouvant. Collègues et amies ont transmis quelques lignes aux médias : "Elle était une prof rayonnante, très appréciée, à la fois du personnel enseignant, de ses élèves et de la hiérarchie. Tous pleurent aujourd'hui une personne d'exception." Rares sont celles et ceux qui se sont confiés par ailleurs, souhaitant respecter par pudeur l'enseignante, et parce que "la douleur est immense et qu'il est bien trop tôt", précise La Nouvelle République des Pyrénées.
Les autorités françaises collaborent désormais avec leurs homologues espagnoles puisque le suspect, remarqué par des voisins fuyant à moto, aurait pris la route vers l'Espagne. Les enquêteurs privilégient désormais la piste de l'ex-compagnon d'Aurélie Pardon, avec qui elle était en instance de séparation. Le père de ses enfants et réserviste se trouverait dans la région d'Aragon près de Jaca, d'après les médias espagnols. Beaucoup d'éléments indiquent qu'il pourrait s'agir d'un crime passionnel.