Avare de révélations sur la polémique lors de son passage sur le plateau du JT de Claire Chazal au mois de septembre dernier, Dominique Strauss-Kahn ne s'est jamais exprimé sur la fameuse affaire de la suite 2806 du Sofitel Times Square...
Pour la première fois, il s'exprime via la plume de son biographe attitré, Michel Taubmann, qui livre les confidences et les "potentielles explications" de l'homme qui "a tout perdu sans jamais avoir été condamné".
Les premiers extraits de cet ouvrage, Affaires DSK, la contre-enquête - en librairies le 8 décembre prochain -, sont publiés en exclusivité par le magazine Paris Match dans son édition en kiosques demain, jeudi 1er décembre. Un gros coup pour l'hebdomadaire d'information qui en fait sa une.
De favori à la présidentielle de 2012, Dominique Strauss-Kahn a été réduit cette année au statut d'accro maladif du sexe à la carrière brisée, voire "violeur potentiel" (crime pour lequel il encourait jusqu'à 74 années de prison). Il est temps de connaître sa vérité... Pas de révélation choc, rien de bien surprenant, mais ces mots sont précieux pour leur caractère inédit. Voici les passages qu'il faut en retenir...
La fellation de Nafissatou, un acte "précipité"
Alors que Nafissatou Diallo pénètre dans la chambre 2806, elle tombe nez-à-nez avec un homme intégralement nu. Dominique Strauss-Kahn. Surprise certes, mais (d'après lui...) aucunement effrayée, la jeune femme ne s'offusque pas... La suite, c'est l'écrivain qui la raconte dans cet ouvrage reprenant les mots de l'homme politique.
"Nafissatou Diallo, traversant la chambre, se dirige vers la sortie. Mais elle ne se hâte guère. Strauss-Kahn s'en aperçoit. Il la suit du regard dans le couloir. Nafissatou Diallo se retourne. Elle le fixe droit dans les yeux. Puis elle regarde ostensiblement son sexe. La chair est faible. Dominique Strauss-Kahn a vu une proposition. La situation l'amuse. Rarement dans sa vie, il a refusé la possibilité d'un moment de plaisir. Il ne résiste pas à la tentation d'une fellation."
Cette séquence ne durera que quelques minutes, cinq ou six environ.
Quelques instants plus tard, alors qu'ils se croiseront dans un couloir de l'établissement, Nafissatou, chariot à la main, DSK quittant l'hôtel lui adressera un "Hello !" accompagné d'un geste de la main.
Rappelons qu'en date du 23 août dernier et après des semaines de tourmente et un court mais terrible séjour dans la prison de Rikers Island , le juge Michael J. Obus a décidé d'abandonner les poursuites, suivant ainsi l'avis du procureur Cyrus Vance. La raison ? Le manque de crédibilité des déclarations de Nafissatou Diallo. Il y aura toujours la version de la femme de chambre et la version de l'ex-patron du FMI, qui croire ?
Il y a aussi cette sombre histoire de téléphone portable du FMI qui a disparu juste après "son péché de légéreté", comme l'appelle DSK, un portable perdu ou dérobé, ainsi que sa certitude et celle d'Anne Sinclair que leurs e-mails personnels ont été piratés... Vous découvrirez toute cette rocambolesque (?) histoire dans le Paris Match en kiosque demain.
Les soirées libertines
L'affaire du Carlton explose il y a quelques semaines en plein second tour des primaires socialistes. Cette fois, on parle échangisme, proxénétisme aggravé ou encore abus de bien sociaux. Les choses s'enveniment pour l'ex-président du FMI...
"Assis dans son fauteuil, Dominique Strauss-Kahn paraît très affecté : 'C'est une accusation terrible. Dans la presse, on associe mon nom à la prostitution. C'est insupportable. J'ai participé à des soirées libertines, c'est vrai. Mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées. (...) Il est arrivé que des amis m'invitent à des soirées, ils me présentaient les filles comme leurs copines. Quand quelqu'un vous présente sa copine, vous ne lui demandez pas si c'est une prostituée. Et quand on vous invite à une soirée, vous ne demandez pas à voir la facture pour vérifier si c'est votre ami ou son entreprise qui paie'.", peut-on lire dans l'ouvrage, sans doute le plus attendu de l'année.
Il poursuit ses déclarations. "Je n'ai jamais rien fait d'illégal, insiste Dominique Strauss-Kahn. La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur. Ce n'est pas moi celà. Vous vous rendez-vous des dégâts causés sur ma femme, sur nos enfants ? On étale sur la place publique mon intimité alors que je n'ai même pas été entendu comme témoin."
Le soir-même, François Hollande est choisi pour représenter le PS à la présidentielle de 2012. Anne Sinclair, épouse de DSK (avec qui il vient de fêter leurs 20 ans de mariage), ne peut cacher son amertume... "Elle ne porte pas Hollande dans son coeur. 'Il est le seul, rappelle-t-elle, de tous les dirigeants socialistes qui ne nous a ni téléphoné ni écrit après l'arrestation de Dominique. (...) Maintenant, il faut soutenir Hollande. Il faut absolument se débarrasser de Sarkozy, le pire de tous les présidents', déclare Anne Sinclair."
Notre analyse : Michel Taubmann est vraiment un grand ami de DSK et son épouse. Nous avons la version de DSK et l'aveu de son "instant d'égarement" avec Nafissatou Diallo, il balaie d'une main l'affaire Tristane Banon (elle ne va pas être contente la jeune femme !) en déclarant "nous étions persuadés qu'elle ne déposerait jamais plainte : comme les faits étaient faux (...) elle n'avait aucune preuve", et reconnait (difficile de faire autrement !) être un libertin et coupable de légèretés répétées. Son plus gros regret est-il d'avoir fait énormément de peine à sa femme et à ses enfants ou d'avoir "été en position de devenir président de la République et de ne plus l'être", plus du tout ?
Découvrez d'autres extraits du livre révélation Affaires DSK, la contre-enquête (Editions du Moment), ce jeudi 1er décembre dans le magazine Paris Match.
Joachim Ohnona