L'absence du prince Philip lundi soir (3 juin), lors d'une réception honorée au palais Saint James par la reine Elizabeth II pour l'association nationale des personnes aveugles et déficientes visuelles, dont elle est la marraine, avait de quoi alarmer. Un forfait de dernière minute "pour raisons médicales" inquiétant, à la veille de la célébration en grande pompe du soixantenaire du couronnement de la monarque britannique en l'abbaye de Westminster. Mais, contre toute attente, le duc d'Edimbourg, qui aura 92 ans le 10 juin, était bien présent auprès de celle qui est son épouse depuis 65 ans lors de ce nouveau jalon historique de son règne. Et hier, jeudi 6 juin, il se tenait à ses côtés pour la troisième et dernière garden party qu'elle offrait dans les jardins de Buckingham Palace. C'était son dernier engagement avant d'entrer à l'hôpital pour un moment...
Le prince Philip devait subir ce vendredi 7 juin 2013 à la London Clinic une intervention sous anesthésie générale, en l'occurrence une chirurgie abdominale exploratoire décidée après un examen de routine pratiqué au cours des derniers jours. "Il pourrait rester hospitalisé jusqu'à deux semaines" - un délai de convalescence logique compte tenu de la lourdeur de l'intervention et de l'âge du patient -, précise le communiqué publié jeudi à 19h30 par Buckingham. A son admission jeudi soir, arrivant en voiture et pénétrant à pied, sans aide particulière, dans l'établissement, le duc d'Edimbourg "avait le moral", croit savoir la presse anglaise. Dans les heures qui précédaient, il plaisantait assidûment avec les convives de la garden party et ne laissait paraître aucun signe d'un quelconque problème de santé.
En privé, à l'intérieur de Buckingham Palace, s'était également déroulée une scène assez charmante : la reine Elizabeth II, en présence du haut commissaire Sir Lockwood Smith, avait décoré son époux dans l'Ordre de la Nouvelle-Zélande. La souveraine, selon les récits, serait "naturellement préoccupée" par l'hospitalisation de son mari, mais n'allègera pas son emploi du temps officiel des prochains jours pour autant. En revanche, à terme, et avec la montée en puissance de Charles et Camilla mais aussi William et Kate, il faut s'attendre à les voir réduire la voilure : "Faire encore ce qu'ils font à cet âge, ils en font bien plus que la plupart des personnes du même âge. Alors si, de temps à autre, ils annulent un de leurs engagements, ce ne doit pas être une surprise compte tenu de leur charge de travail", a souligné l'aîné des petits-enfants du couple royal, Peter Phillips, en marge de la réunion à Westminster. Malgré tout, le duc d'Edimbourg avait assumé la plupart de ses engagements ces deux dernières semaines, et son admission à l'hôpital était planifiée.
La presse britannique estime que ce nouveau passage du prince consort par la case hôpital est sans lien avec l'infection urinaire dont il avait souffert en juin 2012 et qui l'avait obligé à disparaître, admis à l'hôpital Edward VII, au coeur des célébrations du jubilé de diamant après avoir bravé le froid et la pluie lors de la parade fluviale sur la Tamise, et dont il avait fait une rechute au mois d'août , hospitalisé à Aberdeen. Sans lien non plus avec l'artère bouchée qui lui avait gâché les fêtes de Noël 2011 avec la famille royale à Sandringham, contraint de subir en urgence une angioplastie coronarienne et la pose d'un stent.
En dépit de son âge avancé et des pépins de santé qui vont avec, le prince consort, soutien précieux de la reine Elizabeth II depuis sept décades, affiche toujours à 92 ans bientôt une prestance remarquable et une condition relativement admirable, dans la droite ligne de la santé de fer dont il a joui toute sa vie. Le Daily Telegraph rappelle d'ailleurs qu'avant 2011, seules des blessures liées à sa pratique du sport venaient le contrarier : des fractures du poignet en 1961, entaille au bras en 1963 et blessure à l'épaule et aux tendons de la main en 1964 en jouant au polo, à un accident d'attelage en août 2010, en dépit duquel il n'avait pas modifié son agenda.