Des larmes et de l'émotion face à un bout d'Histoire qui se termine : ce 11 novembre, Emmanuel Macron s'est laissé aller lors de l'inhumation d'Hubert Germain, dernier des Compagnons de la Libération mort à 101 ans le 12 octobre dernier.
C'est depuis le Mont-Valérien (à Suresnes dans les Hauts-de-Seine), principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde guerre mondiale, que le corps de l'éminent résistant était inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante. Alors que le cercueil du défunt était porté par des membres de la garde républicain au son des tambours et de la Marseillaise puis du Chant des partisans, le président Macron a été submergé par l'émotion et a laissé couler des larmes sur son visage, s'essuyant les yeux avec un mouchoir. "Hubert Germain rejoindra ses frères de combat et avec eux tous ceux qui se sont levés pour que vive la France", a déclaré celui dont la voix enrouée a surpris les téléspectateurs lors de sa dernière allocution télévisée.
Emmanuel Macron était le seul homme politique présent à cette cérémonie qui n'était pas ouverte au public au grand regret de ses futurs adversaires à la présidentielle comme Marine Le Pen ; pour l'heure le chef de l'Etat n'a pas annoncé sa candidature à un second mandat. "Serions-nous là sans Hubert Germain ?", a demandé le président en énumérant les noms de plusieurs des 1 038 Compagnons de la Libération, "illustres et anonymes" qui "suivirent le général de Gaulle dans cette aventure insensée" en 1940.
En milieu de matinée, le cercueil d'Hubert Germain, recouvert du drapeau tricolore avait quitté les Invalides, où il avait été exposé la veille, sur un char AMX-10. Il s'était arrêté devant la statue du général de Gaulle, comme l'avait souhaité Hubert Germain, avant de remonter les Champs-Élysées, accompagné par l'escorte de la Garde républicaine, jusqu'à l'Arc de triomphe - où la vice-présidente américaine Kamala Harris était aussi présente - où il avait été déposé à côté du soldat inconnu.
Emmanuel Macron a déposé une croix de Lorraine taillée dans le bois de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris sur la tombe de Hubert Germain, comme l'avait souhaité le défunt. Ce cérémonial s'inspire de celui voulu par Charles de Gaulle lors de la célébration du 11 novembre 1945. Cette année-là, les corps de 15 hommes et femmes, plus tard rejoints par un seizième, symbolisant la France au combat de 1939 à 1945, avaient été accueillis sur la colline du Mont-Valérien souligne l'AFP.