Enorme buzz du week-end pasquale, la photographie d'Emmanuel Macron peu après son meeting à Marseille du 16 avril 2022 a fait parler de lui hors des frontières françaises. Le Huffington Post a compilé les reprises dans les médias de ce cliché pris par la photographe officielle du président sortant, Soazig de la Moissonnière.
Sa pose décontractée sur un canapé, chemise déboutonnée laissant voir son torse velu, n'a laissé personne insensible. Le candidat pour un second mandat a validé cette image, comme il l'a assuré sur le plateau de C à vous le lundi suivant, mais avoue avoir peut-être regardé trop vite. Assumant toutefois la photo, il s'en est lui même moqué sur le plateau d'Anne-Elisabeth Lemoine après la chronique hilarante de Bertrand Chameroy.
De l'autre côté de la Manche, de grands noms des médias britanniques ont traité cette image inhabituelle d'un dirigeant au pouvoir. "Il n'y a qu'en France qu'un homme tenterait d'utiliser son corps comme une arme (pas si) secrète dans une campagne présidentielle", écrit la journaliste Samatha Brick pour le DailyMail. Selon elle, le leader de la République en marche souhaite attirer les voix des femmes : "les Françaises adorent un torse velu - et secrètement beaucoup de femmes britanniques aussi. Elles ne le trouvent pas seulement masculin et sexy, elles le trouvent sûr et rassurant, tout ce que vous attendez d'un leader. (...) J'ai la nationalité française et je voterai ce week-end. Je mentirais si je disais que ces images de notre président ne seront pas au premier plan de mon esprit."
Emmanuel Macron a les honneurs d'être comparé à Sean Connery et Burt Reynolds avec son "hairy chest" (torse velu) dans The Guardian qui applaudit l'effet com' : "Je suppose que quelqu'un dans l'équipe Macron - peut-être Emmanuel lui-même, peut-être Brigitte - a décidé que le manscaping (le fait de se raser les poils, pubiens ou dorsaux, par exemple, pour se conformer à un diktat) était dépassé, plus de rigueur. (...) Les Français ont toujours eu une attitude plus saine et plus naturelle à l'égard des poils corporels." The Times s'interroge de son côté : "Que recherchez-vous chez un politicien ? Honnêteté ? Intégrité ? Ou un tapis épais de poils sur le torse digne d'une pub Pantene ?" The Telegraph se questionne lui sur la convenance de cette stratégie : "Oui, quatre boutons, ce n'était pas une touffe d'excuse ou une ombre subtile: c'était un plastron plein de poils noirs."
Si la photo amuse et peut déconcentrer certains yeux sensibles, elle n'empêche pas l'époux de Brigitte Macron de se préparer pour le second tour, face à Marine Le Pen. Il affronte ce 20 avril pour un grand débat la leader du Rassemblement national, défendant "sans filet de sécurité" le bilan de son quinquennat et son programme pour les cinq prochaines années.